Oui, vous pouvez vous préparer à jeter des tomates pas mûres sur ma personne, car je le mérite. En effet, avant qu'un beau jour, je me décide à aller voir Annette de Leos Carax au cinéma, je ne connaissais ni d’Ève, ni d'Adam les Sparks. Je ne savais même pas qu'ils existaient. Bref, si Leos Carax n'avait pas été là et si je n'avais pas pour objectif de voir tous les longs-métrages d'Edgar Wright, je n'aurais pas regardé ce documentaire. Ce qui aurait été dommage, car le sujet (ou plutôt les sujets !) est intéressant.
Oui, le réalisateur de Shaun of the Dead raconte le long parcours artistique des deux frères (oui, parce que ce sont des frères, c'est comme le Port-Salut... !), de ce duo se distinguant par une absence de prise au sérieux remarquable et un humour pince-sans-rince immuable. Le duo de musiciens le plus britannique qui soit. Bon, excepté que l'improbabilité de la vie les a fait naître en Californie et leur a donc donné la nationalité américaine. Mais deux esprits (enfin trois !) identiques ne pouvant que bien s'entendre, ce sera la Perfide Albion qui les aidera à connaître enfin le succès.
Le tout a beau duré plus de deux heures, il y a une suite de beaucoup d'infos données sur un rythme assez rapide faisant qu'il est impossible de tout retenir, surtout pour le néophyte que je suis. Mais cela rassure dans un certain sens, car ça montre que ce film n'a pas la vocation d'être une page Wikipédia filmée.
Non, avec l'aide de nombreux interviewés et interviewées (y compris les deux principaux intéressés !), Wright s'attache avec dynamisme, fantaisie et enthousiasme à faire comprendre un esprit, une façon d'être. Une façon d'être qui a fait que la fratrie a duré parce qu'elle ne s'est jamais appesantie sur leurs échecs et ne s'est jamais attardée sur leurs succès. Une chose suit immédiatement une autre directement. D'où une longévité assez exceptionnelle dans le milieu ainsi qu'une oeuvre particulièrement prolifique.
Parmi les échecs, un projet avorté avec Jacques Tati, un autre avec Tim Burton. Bref, s'ils avaient réussi avec l'un ou l'autre de ces cinéastes, j'aurais certainement plus vite connu leur existence (étant donné que je suis plus à l'aise en cinéma qu'en groupes de pop-rock ; oui, parce que c'est un groupe de pop-rock !). Heureusement que le troisième a été le bon avec Carax.
Merci, Edgar pour le voyage à Sparksland et pour avoir arrangé un peu de mon inculture.