Lorgnant allègrement sur les grands classiques du film noir américain, à commencer par « Le Facteur sonne toujours deux fois » et « Assurance sur la mort », « The Square » n'a évidemment pas la carrure de ses impressionnants modèles, sans démériter pour autant. Bien qu'elle n'apporte rien de réellement nouveau, l'intrigue reste toutefois solide et plutôt bien construite, prenant soin de ses personnages comme des différents rebondissements, s'emboîtant pas mal les uns dans les autres, aussi bien le poids du destin que les décisions ou les réactions de chaque protagoniste, crédibles et trouvant toujours une explication, le cadre de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie donnant à l'œuvre une ambiance, une teneur un peu différentes de ce qu'on peut voir habituellement.
À défaut d'être enthousiasmé, on suit jusqu'au bout le sort de chacun avec intérêt,
la réelle noirceur dont fait preuve Nash Edgerton durant le dénouement
collant bien à ce qui pouvait se faire de mieux sur le même thème dans les années 40-50. Manque le génie, le brio d'un très grand réalisateur qui aurait fait de l'œuvre un titre marquant, mais pour un néophyte quasi-total du cinéma australien, cette tentative des frères Edgerton (Joel à l'écriture, devenu depuis une figure importante du cinéma américain) peut valoir le détour. Pas mal.