The Strangers
7.5
The Strangers

Film de Na Hong-Jin (2016)

Une réalisation et une photographie envoûtante et riche mais une conclusion décevante. Le puzzle une fois terminé n'a ni queue ni tête et c'est dommage pour une fiction fantastique qui s'inspire des classiques occidentaux d'épouvante-horreur comme « l'Exorciste » ou « Insidious » puis utilise les codes du cinéma coréen pour en faire une oeuvre originale.


Car si Na Hong-Jin installe progressivement une excellente ambiance morbide et mystique dans un Cluedo haletant et parfois comique entre démon, chaman et père de famille torturé, l'auteur joue néanmoins assez mal avec les personnages pour donner une crédibilité dans l'identité du meurtrier, une fois son identité connue.


Na Hong-Jin entreprend volontairement de perdre le spectateur dans l’ambiguïté jusqu'au dernier instant quitte à pratiquer maladresse ou incohérence dans les actions de certains personnages. Remonter le film en arrière nous donne le sentiment de s'être fait duper par le réalisateur. Chaque intercourse avec les suspects est une pièce monté pour intensifier le mystère, des dialogues vagues de la jeune fille au sanglot du Japonais lors de la course poursuite avec la bande du père de famille, ou encore la possession du gilet d'une malade et de la barrette de Hyo-Jin par la jeune fille mystérieuse après l'injustifiable hallucination et retour du chaman chez le père de famille. Il est difficile de trouver un sens au puzzle du réalisateur de « The Chaser », certaines pièces sont clairement nécessaires, d'autres moins voir cassent la cohérence et la beauté dans l'horreur de ce film.


L'auteur n'a clairement pas eu pour ambition de créer le retournement parfait, et c'est pour cela que la révélation a manqué en puissance. A contrario, les événements liés au père de famille et sa détresse pour sa fille sont durs, violents et réussies avec un point d'orgue lors de la cérémonie du chaman et de la scène froide et rouge en fin de voyage.


En somme, une aventure en demi-teinte handicapée par une révélation décevante mais rattrapée par le réalisme dans le jeu et la narration de la torture psychologique d'un père de famille et de sa fille, et sublimée par une photographie et un son irréprochables qui donnent à cette oeuvre une intensité forte, sombre et poignante loin devant les canons occidentaux du genre.

eliaspourquoi
7
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le 20 juil. 2016

Critique lue 657 fois

6 j'aime

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