Elle en pire
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Après m'être enfilé Mise à Mort du Cerf Sacré quelques heures plus tôt, me voila face à un nouveau prix du meilleur scénario de Cannes.
Le rythme est soutenu et l'introduction passe en un clin d'oeil avant que ne se mette en jeu le principal: The Substance. La course devient alors effrénée, on passe sans arrêt d'Elizabeth à Sue, de Demi Moore à Margaret Qualley, et les deux actrices offrent une dualité de haut niveau (dont on peut regretter peut être un peu plus de connexion scénaristique, tant elles semblent deux entités complètement étrangères). La question du paraître qui se dégage en filigrane est source continuelle d'images et de métaphores, et donne une lecture à différents degrés, même si j'ai du mal à penser qu'il faille trop l'intellectualiser.
Malgré le minimalisme globale (nombre de perso faible, photographie clinique, entourage réduit) contrasté par des mouvements de caméras et des gros plans extrêmistes, la saturation soutient par intermittence cette photographie 80's colorée, offrant une dualité aussi dans le visionnage. J'aime aussi l'atmosphère qui vire parfois au malsain (lieu de la recharge en substance, toute-puissance du gros dégueulasse Harvey, ou encore l'apparition de la nécrose), que les passages humoristiques viennent régulièrement rehausser (même si un peu lourdingue parfois, à l'image du voisin).
Le film est toutefois parfois faillible. Déjà par quelques personnages un peu caricaturaux et peu subtils (notamment masculins: Harvey et le voisin, néanmoins contrebalancé par le perso de Fred), ce qui dessert un peu le propos. Je l'ai aussi trouvé quelquefois outrancier, et on se perd un peu dans ce qui fait sa force, des scènes ultra imagées et spectaculaires (avec un final ou le son écrase complètement le visionnage). Je dois toutefois avouer qu'en seconde lecture je trouve que ce final permet de donner à ce film une légèreté le ramène à la comédie, genre dans lequel il réussit à rester, et c'est selon moi positif car trop politiquement correct et tourné vers le divertissement pour être source de reflexion profonde.
Au final ce film est une réele expérience à vivre en salle pour profiter de son esthétique et de son environnement sonore au mieux, et qui je pense est à prendre avec un ton léger. Grosse performance notamment de Demi Moore qui n'as pas peur de se tourner parfois au ridicule, et gros travail de Coralie Fargeat pour nous en mettre plein la vue (Cocorico!).
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Créée
le 11 nov. 2024
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