Elle en pire
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The Substance est un film extrêmement bourrin, réalisé par une cinéaste énervée, et c'est tout à son honneur. De l'affiche au synopsis en passant par un bouche-à-oreille efficace, je suis agréablement surpris qu'un film de body horror aussi radical ait réussi à toucher un si large public. Il s'agit encore d'un genre de niche qui laisse beaucoup d'amateurs d'horreur grand public sur le carreau.
Quand je parle d'un film bourrin, j'entends principalement deux choses : la première, c'est qu'il ne fait preuve d'aucune subtilité. Son message féministe sur l'univers de la mode, nos standards de beauté absurdes et le culte de la jeunesse sont violemment assenés sans aucune ambigüité, et le sous-texte s'imprime au marqueur fluo directement sur vos rétines. Si vous attendiez à une symbolique subtile, de l'allégorie nuancée, ou des références discrètes, oubliez tout ça : Coralie Fargeat vous tartine ses thèmes au visage avec la finesse d'une tractopelle dans un bloc opératoire.
C'est le principal reproche que je ferais au film, car à vouloir être aussi explicite et démonstratif, il aligne clichés et personnages unidimensionnels, et perd ainsi en efficacité. Difficile de ressentir quoique ce soit pour ses personnages trop caricaturaux, et son message vous est tellement martelé à coup de scènes redondantes et d'imagerie lourde que ça en devient presque moralisateur, en plus de me donner l'impression qu'on me prend pour un idiot.
Le second aspect de ce film bourrin, en revanche, est à mon sens sa plus grande qualité : le jusqu'au-boutisme de son script qui pousse son idée aussi loin que possible, sans aucune concession au bon goût ou au sens de la mesure. Soutenu par des effets spéciaux à l'ancienne incroyablement réussis, des explosions de gore et des maquillages absolument répugnant, c'est un vrai régal pour amateur de boucheries en latex et de mutilations à l'ancienne, avant la malédiction du sang numérique.
Pour la radicalité de sa proposition, son exécution très efficace à défaut d'être subtile, et malgré quelques longueurs difficilement justifiables, je recommanderais The Substance à tout amateur d'horreur viscérale, si vous savez lui pardonner ses nombreuses maladresses.
Créée
le 25 janv. 2025
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