Elle en pire
Elisabeth Sparkle (Demi Moore) ne fait plus rêver. Son corps se fissure un peu plus chaque jour sur Hollywood Boulevard. Une étoile sur le Walk of Fame qui ressemble désormais aux scènes fanées d'un...
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le 10 oct. 2024
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Elizabeth Sparkle, célèbre pour sa routine d'entraînement, subit un coup dévastateur le jour de son 50e anniversaire lorsque son patron la licencie. Au milieu de son calvaire, un laboratoire lui propose une substance qui promet de la transformer en une version améliorée d'elle-même à vingt ans. La seule règle ? Les temps doivent être répartis : exactement une semaine dans un corps, puis une semaine dans l'autre corps. Aucune exception. Équilibre parfait. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?
THE SUBSTANCE est le nouveau évènement du cinéma d'horreur de cette semaine, réalisé par la française Coralie Fargeat qui signe son deuxième long métrage, et qui est très attendu depuis la victoire du prix du meilleur scénario au festival de cannes, et surtout depuis les retours très positifs venant des USA car sortit plus tôt que chez nous.
Et finalement, je m'attendais au vu des images et à la bande annonce à une des dingueries de l'année, et c'est exactement ce que j'ai eu, car ce film est une véritable dinguerie (peut être "Trop" une dinguerie ?), et je crois que le mot "Horreur" du genre à parfaitement sa place pour ce film.
Ce film est un véritable chef d'œuvre qu'à la fois j'adore de par sa cinématographie parfaite, mais qu'à la fois je ne peux pas supporter car c'est un film d'horreur qui, de par son concept de la manière parfaite de l'exploiter à fond, a fait que j'ai eu une expérience volontairement désagréable, où c'est une des rares fois où je me sentais pas à l'aise face à un film d'horreur. Mais ça donne une expérience unique et inoubliable et sans doute le film d'horreur le plus traumatisant et malaisant (dans le bon sens du terme) que j'ai vu, et qui fait que c'est totalement déconseillé à ceux qui ne sont pas réceptifs au genre (surtout que ce film est trop Hardcore) où à ceux qui ne sont pas en forme physiquement (pour dire, dès le début alors que l'intrigue n'a pas encore pleinement commencé, j'étais déjà tout blanc que j'ai du sortir 2 minutes pour tousser un bon coup).
Le scénario est vraiment superbe, sur une vedette d'une émission d'aérobic, se fait virer du fait qu'elle soit trop âgée, et qui va découvrir un laboratoire secret qui va lui proposer une substance qui permet de la transformer en une version plus jeune et améliorée d'elle-même, avec la seule règle où elle doit alterner entre les deux corps avec une semaine chacune.
Le scénario est vraiment incroyable de par son concept poussé à l'extrême, et surtout du fait que c'est une excellente intrigue de descente aux enfers, descente aux enfers que j'ai également ressenti (d'où le sentiment désagréable et de malaise). Et surtout, le film va à fond dans son coté frénétique et outrancier, offrant l'expérience et le sentiment que j'ai vécu tout le film, et même les scènes sensuelles de danses d'Aérobic sont autant fascinant et sexy que malaisant, y compris dans les moments où "tout ce passe bien" comme la scène avec Sue avec la reprise de PUMP IT UP.
Et les thèmes traités sont vraiment excellents, comme l'obsession sur la superficialité, les critères imposées par la société pour les femmes (surtout le fait d'être jeune et jolie pour réussir dans le milieu du showbizness, ajouté à cela une déconstruction du "Male Gaze"), et surtout l'obsession pour retrouver une gloire passée, menant à la jalousie extrême, surtout que avec la substance, Elisabeth et Sue sont en réalité deux personnes différentes
Du moins, deux corps différents de la même personne, mais où les règles doivent être respectés où les corps doivent prendre la place de l'autre pendant une semaine, ce qui mène à la haine d'Elisabeth (quand elle reprend son corps de 50 ans et qui prend très mal le fait de vieillir) envers sa version plus jeune qui a pris sa place dans la célébrité, menant à la jalousie qui ressemble plus à de la haine de soi et à la schizophrénie (la scène dégueulasse de la cuisine quand elle voit Sue passer à la télé)
Et les scènes d'horreurs sont vraiment excellentes et insoutenables, avec les déformations du corps causés par les effets secondaires de la substance (en plus parfaitement exploité du fait qu'on ne peut pas revenir en arrière, et surtout marquant de par le "Vous ne faites qu'UN") et le coté spirale infernale.
Le casting est vraiment superbe, avec un tête Demi Moore qui fait un comeback incroyable et qui est superbe dans le rôle d'Elisabeth, la star d'Aérobic qui est obsédée à l'idée de retrouver sa gloire passée
et qui a une évolution physique et mental incroyable et terrifiant, en ayant l'apparence d'une sorcière vouant une haine à Sue qui lui a volé sa gloire.
Et elle est parfaitement secondée par Margaret Qualley qui est vraiment superbe, belle et sensuelle dans le rôle de Sue, la version jeune et améliorée d'Elisabeth, qui va devenir la nouvelle coqueluche du showbizness, et qui va elle aussi vivre une descente aux enfers.
Et le reste du casting est excellent, notamment Dennis Quaid dans le rôle d'Harvey, le personnage typique du patron de showbizness détestable (et même malaisant dans sa manière de se comporter et d'être mis en scène) et cherchant les femmes correspondant aux critères pour cartonner dans la course à l'audimat.
Et les scènes d'horreurs sont absolument géniaux et insoutenable, avec tout les passages centrés sur les corps des femmes (notamment durant la prise de la substance faisant naitre l'autre version), et avec des passages choquants
comme la scène du poulet dans le corps de Sue qui ressort dans son nombril.
Et surtout le final est absolument dingue et absolument terrifiant et insoutenable, au point d'avoir un coté interminable où le film continue à aller trop loin alors qu'on pensait que le film aller s'arrêter. On a d'abord le moment où Sue finit par tuer Elisabeth (avec cette dernière qui a voulu laisser le flambeau en sachant en plus que l'un ne peut pas vivre sans l'autre), suivi d'un long moment de descente aux enfers avec Sue qui perd petits à petits ses membres (en commençant par ses dents), et avec suivi encore de longues séquences où Sue réinjecte la substance, offrant une version monstrueuse (Monstro comme l'appelé) d'Elizabeth, et continuant encore dans un moment où elle se retrouve sur scène, offrant une scène hyper gore et horrible (au point de me faire détourner le regard), avec un bain de sang qui dure longtemps
Donc un tout super où on risque de ne pas se sentir indemne de cette expérience unique.
La réalisation est géniale, avec le visuel magnifique, et surtout le rythme frénétique imposée qui offre le sentiment de dégout. Et avec des plans faisant ressentir l'horreur, comme dans les scènes d'horreur, et même les plans très proches des personnages (les courtes focales digne de Jean-Marie Poiré), notamment les scènes avec Dennis Quaid qui offrent le sentiment de malaise. Sans oublier aussi les plans à la première personne à travers les yeux de la nouvelle version qui vient de naitre.
Et surtout, la réalisatrice offre un superbe mixage de référence cinématographique complètement assumé et servant le film, que ce soit du Cronenberg, du Requiem for a Dream (surtout par rapport à la substance qui se rapproche de la drogue vu la manière dont c'est mis en scène), et surtout du Stanley Kubrick avec notamment les fameux couloirs de Shinning.
Et la musique est géniale, tout en servant l'ambiance malsaine et frénétique que l'on ressent également.
Un véritable chef d'œuvre qui m'a offert une expérience unique et volontairement désagréable, et qui n'est absolument pas conseillable aux âmes sensibles.
Bon, après mon deuxième visionnage, je peux confirmer que je suis tomber amoureux de ce film et que c'est devenu un de mes films préférés. La fascination et la jouissance ont pris le pas sur l'aspect terrifiant et désagréable que j'avais ressenti à ma première vision (même si les scènes d'horreur et surtout le final restent très hardcore et peu soutenables). J'adore la réalisation de ce film, offrant des scènes qui me donne un sentiment de pure jouissance, notamment la scène de la "naissance" de Sue qui est une pure dinguerie.
Un de mes films préférés.
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Créée
le 6 nov. 2024
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