Coralie Fargeat a mangé Le Portrait de Dorian Gray, Lynch, Cronenberg, et un peu de De Palma, les a digérés et nous offre The Substance. L’idée est simple, le constat vite fait, le film va droit au but, jusqu’au bout de son concept et même encore plus loin dans la surenchère avec un troisième acte qui n'a pas peur d'aller dans le grotesque. La mise en scène outrancière est totalement maîtrisée et sert avec audace le propos du film. Les acteurs impressionnent, que ce soit Demi Moore, qui a eu le courage de faire ce film à 60 ans, et dont certains plans nous marqueront à jamais, ou Dennis Quaid, parfait dans le rôle d’un producteur de télé cocaïné (même si j’avoue que j’aurais aimé voir Ray Liotta, à qui le rôle était promis avant son décès).

La limite du film est la comparaison avec les références, car à chaque scène, chaque plan, chaque idée, on pense à Dorian Gray, Lynch, Cronenberg, De Palma, Tod Browning ou même Cendrillon.La fin jouissive nous fait oublier cela, et on sort du film avec un sourire jusqu’aux oreilles. Et comment ne pas penser au discours de Julia Ducournau, qui, lorsqu’elle a remporté la Palme d’Or avec Titane, avait conclu par “merci au jury de laisser entrer les monstres.” C’est chose faite, et j’espère que plein d’autres monstres viendront envahir les grands festivals pour secouer les spectateurs.


Un petit mot quand même sur la violence et le gore du film : oui, c’est gore, oui, c’est extrême, mais ce n’est pas non plus du niveau de The Sadness, Terrifier, ou d’un Category 3 hongkongais. À un moment, il faut arrêter de dire que des gens vomissent dans les salles ou que c’est le film le plus insoutenable de tous les temps dès qu’il y a quelques effets gores. Cela dessert le film et fausse les attentes du spectateur.

MattRockatansky
9
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le 7 nov. 2024

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