Has been dans le fond, moderne dans le forme

Enième film sur le corps de la femme et le patriarcat, le réalisatrice ne semble pourtant se servir d'une histoire ultra éculée comme prétexte pour épancher ses délires visuels façon Cronenberg.

Car du corps de la femme ou du vieillissement, Coralie Fargeat n'a rien à dire :

Elle situe son récit dans un Los Angels des années 90 avec ces gimgirls aux couleurs flashy qui se tortillaient sur le petit écran. Le problème, c'est que la réalisatrice ne sort jamais vraiment de sa vision un peu clichée de cette époque et de ce qu'elle produisait comme image de la femme. Au contraire elle s'en nourrit pour rendre son film toujours plus outrancier et malsain.

Si le film est un peu daté sur ce qu'il dit de la femme, il est typiquement dans l'air du temps pour ce qui est de la réalisation. Entre sa bande son à la it follows, son montage qui ravira les fan de tiktok avides de cut et les clins d'oeil pour le cinéphiles, il y en a pour tout le monde.

Mais le problème est là : Carolie Fargeat enchaîne des références sans jamais vraiment trouver son propre style. Pire même, à force de toujours vouloir faire plus, de toujours faire dans l'excès, on a plus l'impression que la réalisatrice parodie le style de Kubrick ou de Cronenberg (pour ne citer qu'eux).

Symptomatique d'une industrie cinématographique en crise qui cherche sa plus-value face aux plateformes de streaming, le film cède à l'excès et too much pour justifier la prix d'une place de ciné ( quitte à t'arracher un tympan sur la fin....).

Une mauvaise gestion de la gradation dans l'horreur qui, si elle était relativement plaisante à regarder durant les 3/4 du film, finit par profondément lasser dans le dernier acte.