Elle en pire
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L'une des raisons principales qui m'ont poussées à aller voir ce film ce sont le propos, et le fait d'avoir Demi Moore dans le rôle principal qui incarne ce qu'elle pourrait être à Hollywood : une star sur le déclin puisqu'ayant dépassé l'âge Ô combien vénérable de 50 ans.
Le film avait à priori tout pour lui : Un casting qui sait ce qu'il fait, un sujet féministe dans un film de genre (horreur / body horror) ce qui est un très bon médium pour ce propos (voir un article sur ce sujet ici), de très bons effets pratiques et retouches numériques, des choix graphiques pour la création de la marque "the substance" qui a même entraîné la création d'une typo franchement très réussie (faites vivre vos designers graphiques merci), une réalisation qui vous entraîne avec elle et dit beaucoup avec ses choix de composition... Et pourtant.
Et pourtant avec toutes ces qualités, on dirait que le film ne se fait pas confiance. Ou ne fait pas confiance au spectateur, au choix. Alors il va constamment venir vous mettre des phrases dites et redites comme des flashbacks tout au long du court-métrage.
Le pire étant quand le film incruste la tête du personnage de Dennis Quaid sur un paquet cadeau pour vous redire une information qui a été dite 30min plus tôt. Alors que franchement, il n'y en avait pas besoin, tant cela allait être évident que ce cadeau allait servir au scénario.
Et c'est dommage. Pour une réalisation qui aborde de manière aussi intelligente des sujets comme le star-system, être une femme à Hollywood, la dysmorphie (et perso j'y vois aussi la volonté de montrer des troubles du comportement alimentaire), ces redites sont comme la cicatrice pleine de pus sur le dos d'Elisabeth Sparkle : ça dégoûte.
On ne voit plus que ça et tout le propos du film s'en trouve desservi. Alors que pourtant dans ses plans des caméra le "show don't tell" était si efficace ! Pourquoi venir tout gâcher en nous prenant pour des débiles ou alors en ne faisant pas assez confiance en sa réalisation ?
Pour citer un grand philosophe avec qui je suis allé voir le film "C'est Cronenberg avec l'empathie, la subtilité et le propos en moins". Je suis d'accord sur la subtilité en moins, mais pas sur les deux autres points. On a de l'empathie pour Elisabeth Sparkle tant le jeu de Demi Moore est efficace : un regard et on ressent sa détresse ou sa frustration. Le propos est toujours là lui aussi, et c'est aussi pour ça que je pense que "The Substance" est un film à voir pour toutes les qualités énumérées plus haut qui en font tout de même un film très intéressant à voir. Vous en tirerez forcément quelque chose.
Et pour tous les frustrés comme moi qui souhaitent creuser le sujet plus en profondeur ou avoir un poil plus de subtilité dans le même registre, je ne peux que vous conseiller "The Neon Demon", et toujours dans le Body Horror même si le sujet diverge : "Grave" et "Titane", et bien sûr "La Mouche".
Créée
le 30 nov. 2024
Modifiée
le 30 nov. 2024
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