New Dumb Friends ?

Remontons les pendules à l'heure du coucou quand chacun voit midi à quatorze heure à sa porte... NAWAK !

Suicide Squad (David Ayer) n'incarnait jamais l'état d'esprit des aventures dessinées de cette équipe si spéciale et (très) changeante dans sa composition... The Suicide Squad, sa fausse vraie suite et presque reboot mais pas (!), se charge d'y coller dès son introduction meurtrière et sur-vitaminée.

James Gunn, s'il n'est sans doute pas l'auteur que voit certain, est tout de même un amuseur de talent, il faut lui reconnaître cette grande qualité pour un réalisateur. Aux commandes de grosses machines à pop-corn, il parvient à leur apporter sinon une vision, mais une certaine notion de plaisir, quitte à ne pas (autant) calibrer ses produits supers-slippants que les autres. Même si le monsieur a ses limites (le second volet des Gardiens de la Galaxie, film honnête et sympa, n'est néanmoins pas à la hauteur de son prédécesseur). Avec l'escadron badass de chez DC, il peut envisager un plaisir décuplé et s'y rouler comme un cochon dans sa fange.

Puisque le premier film à (lonnnnnngggggguemmmmmmment) expliqué le principe de la team, celui-ci sera juste rappelé par trois lignes de dialogue et hop à l'essentiel. Jeu de massacre & plaisir régressif. Le tout noyé dans un océan de culture pop ultra référencé, jusqu'au mauvais goût de bon aloi. Pur plaisir.

Le casting évolue mais conserve l'excellente Viola Davis (Waller), Joel Kinnaman (Flag), très investi malgré une mâchoire serrée, le catastrophique Jai Courtney (Captain Boomerang) et l'indispensable Margot Robbie (Harley Quinn) dans sa troisième incarnation du rôle.
Pour les nouveaux, si Idris Elba remplace Will Smith, la place est laissée au Fresh Prince pour un éventuel retour puisque Deadshot est absent du film. Elba incarne Bloodsport, autre tireur d'élite de l'univers DC. Naturel, prestance et un éclat de lassitude cynique font le job. Apparaissent aussi Daniela Melchior (Ratcatcher 2), David Dastmalchian (Polka Dot Man) vraie gueule et rôle marrant, John Cena (Peacemaker), mono-expressivité et costume ridicule (jusqu'au slip), et Sylvester Stallone (King Shark) hilarant en créature toute en CGI. Michael Rooker et Alice Braga sont aussi de la partie.

Le scénario, basique, laisse la place aux situations et à l'univers violemment déjanté de la force spéciale X. D'une scène référence à L'Arme Fatale, d'une autre à Prédator, au Silence des Agneaux, jusqu'à un hommage (très) appuyé aux Kaijus, la bobine promène la pas fine équipe à travers la jungle et les palais d'une île fictive sud-américaine, dictature en pleine révolution. Entre clichés joyeusement énoncés, trouvailles visuelles inventives, une bande-son souvent juste (Les Pixies bordel!), une violence de cartoon (quelques plans assez gores), l'escadron suicide avance dans sa mission secrète en se rangeant du côté des révolutionnaires, of course. Nos bad guys sont plutôt des inadaptés dangereux que des génies du crime.

Blockbuster déguisé en série B, The Suicide Squad est un pur condensé de plaisir régressif. Vrai bon divertissement, dont il est certain que le côté excessif devrait en laisser certains sur le bas-côté, ce film rend ses lettres de noblesse à une équipe invraisemblable bafouée lors d'un premier opus frileux et raté.
Mission accomplie !