Plus qu'au cinéma d'Almodovar ou de Dolan, The Summer with Carmen, le quatrième long-métrage de Zacharias Mavroeidis, et le premier à atteindre les écrans français, pourrait évoquer, par certains côtés, celui de Jonás Trueba. Néanmoins, cette métafiction assez ludique, possède sa propre singularité, qui passe en grande partie par ses dialogues entre deux amis, gays tous les deux, et tentant d'écrire un scénario tiré de leur propre vécu. Le récit se partage donc entre une plage de rochers, lieu de drague, de détente et de convivialité queer et le centre-ville d'Athènes, un an plus tôt. Les deux lieux et temporalités alternent sans accroc, grâce à une mise en scène constamment lumineuse et élégante. La vie de ces gays lurons (ne pas voir d'offense dans cette expression), surtout la confusion sentimentale de l'un d'entre eux, sert de matière première pour une réflexion, presque philosophique (nous sommes en Grèce), sur les engagements, les ruptures, les rapports avec les parents et l'amitié, sans oublier l'affection que l'on donne et que l'on reçoit d'un animal (Carmen la petite chienne du titre). Joliment spirituelle et dissimulant une certaine profondeur derrière son apparente douceur, The Summer with Carmen est une comédie charnelle et racée qui n'est absolument pas à réserver au public LGBTQ.