Dans sa longue filmographie, le réalisateur australien Rolf de Heer a démontré un éclectisme certain et une vraie radicalité, quand le sujet l'exigeait, avec notamment Bad Boy Bubby mais aussi, dans des genres très différents le méconnu Dr. Plonk ou encore ses longs-métrages consacrés au peuple aborigène. Pour The Survival of Kindness, le cinéaste a d'abord cherché des lieux avant de construire une histoire qui pourrait s'y dérouler. Le film montre des paysages d'après-apocalypse à travers un récit qui ressemble à une fable très sombre, sans paroles, si ce n'est des langages incompréhensibles. Un film fascinant, dans son genre, et dont l'exigence ne saurait plaire à tout le monde, par son côté imprévisible et tragique (la conclusion est le summum de la tristesse) qui évoque pêle-mêle les pandémies, le réchauffement climatique et le racisme le plus crasse. Trop de noirceur, sans doute, pour un film qui s'intitule ironiquement The Survival of Kindness et qui ne flatte guère la nature humaine. Il y a cependant une excellente raison de regarder le film sans ennui, c'est son actrice principale, pratiquement de tous les plans, dont le visage expressif est d'un intérêt permanent. Mwajemi Hussein est née en RDC et apparaît pour la première fois au cinéma.