Encore un film d'épouvante asiatique avec un enfant monstre qui se déplace bizzarement...

Après le film de fantômes chinois, le « Sadakisme » nippon, les sirupeuses romances horrifico-fantastiques venues du pays du sourire, les purges Singapouriennes et les vaines tentatives sud-coréennes, c’est cette fois de Taïwan que nous arrivent les spectres grimaçants made in asia.


Une histoire de disparitions et de réapparitions abracadabrantes - car en général quand votre grand-mère disparaît seule dans la forêt en pleine nuit, elle ne sera plus jamais la même...- mise en scène par un réalisateur qui semble plus intéressé par l’aspect démonstratif, avec un déferlement d’effets spéciaux faisant apparaître d’étranges spectres d’enfants-monstres qui sautillent, se déplacent sur les murs à la verticale, qu’on retrouve en pleine nuit posé sur le buffet du salon à vous épier, ouvrant une gueule béante pour dire « pourquoi tu m’as abandonné ? » et tentant vainement d’installer un climat sensé déclencher la pétoche, qui fait franchement sourire pour tout amateur du genre qui connaît parfaitement le mécanisme du déclenchement du trouillomètre.


Faisant référence à de vieilles croyances très ancrées dans la culture ancestrale Taïwanaise, le jeune réalisateur Cheng Wei-Hao dont il s’agit du premier long-métrage, après être passé par le documentaire, ne parvient jamais, malgré de réelles qualités de mise en scène et une mise en image plutôt soignée, à créer ce que l’on est en droit d’attendre de ce genre d’œuvre, et enrobe son propos d’une morale qui prête à sourire. Il cherche à imposer ses influences stylistiques que l’on irait chercher du côté de Nakata ou Kyoshi Kurosawa, ou comment intégrer la fantasmagorie dans le monde réel, tout en cherchant à faire renaître le mythe de la légende urbaine dans le quotidien de personnes singulières.


Ayant en permanence recours à des effets visuels, plutôt réussis avouons-le, afin de se sortir d’un cambouis scénaristique qui frise souvent le ridicule, et ne prête même pas à sourire, même s’il cherche parfois à détendre la rectitude d’une atmosphère très autoalimentée, que je qualifierai d’auto-suffisante, par un recourt systématique à des effets de style et un déferlement d’apparitions de spectres d’enfants monstrueux qui se déplacent bizarrement – décidément l’effet Ring a définitivement phagocyter l’univers du film d’horreur asiatique – et une espèce de morale que certains qualifieraient de complaisante.

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le 24 janv. 2020

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