The Taste of Tea par Zaul
Chef d'œuvre touchant et jubilatoire.
Une trame simple : les destins d'une famille japonaise un peu barrée. La petite, qui essaie en vain de vaincre ses peurs, personnifiées en une alter-ego aussi géante que gênante. Son grand frère, qui découvre l'amour à travers une histoire de go d'une beauté à couper le souffle et une scène mémorable : ce "alors jouons tous les jours..." m'a marqué tant c'est simple et beau, admirable, à pleurer. Une scène d'une sensibilité mémorable aussi, avec le plus grand, un mixeur qui trace son bonhomme de chemin : rencontre avec un ancien amour, disant tout l'enfouissement nécessaire, les destins impossibles que le temps a vaincu mais "fait que cet homme se lève", disant enfin la nostalgie d'une époque pour lui révolue...
Et puis il y a les adultes de la famille : le père écoute les délire de ses patients hypnotisés, la mère jette sur le papier des chorégraphies étranges destinées à des mangas, enfin le grand-père à moitié (voire complètement) fou égaye toute la famille et autour de lui le film trouve sa justification, son ciment.
N'oublions pas le dernier personnage : la nature, toujours sublunaire et qui finit pourtant par dire en une libération son caractère aérien, lumineux et vaporeux à la fin du film. Ce qui était principalement vert, terrestre, s'émancipe et s'élève. Les rizières et les arbres laissent place aux nuages et au vent. Comme un soupir, une âme qui s'élève, une extase.
J'ai traîné pour voir ce film, je ne saurais trop dire pourquoi. Serait-ce des a-priori inconscients? Je m'en suis voulu, car The Taste of Tea est une superbe découverte, un film sensible, loufoque, drôle et poétique.