Dans les glaces, personne ne vous entendra crier.
Première rencontre avec John Carpenter ! J'ai enfin regardé The Thing, l'un de ses films les plus marquant, voir LE film le plus marquant de sa filmographie.
Juste après la très belle apparition du titre, le film nous plonge au fin fond de l’Antarctique en pleine scène de chasse au chien loup accompagnée par une musique angoissante qui nous plonge instantanément dans l'ambiance du film. C'est au fin fond de l’Antarctique, isolé de tout que le film pose son décor hostile et claustrophobique rappelant le vaisseau d'Alien. Les différents membres de la station croisent alors le chien poursuivi, le laissant entrer parmi eux et se débarrassant de ses chasseurs. On comprendra par la suite que le chien et en faite un métamorphe extraterrestre capable de prendre la forme de ceux qu'il a infecté. Le film va s'articuler autour de la recherche de la créature parmi les différents membres de la station et des tensions qui vont en découler.
Carpenter explore ici l'instinct de survie des personnages (au passage, bien construits et servit par des acteurs très convaincant et un Kurt Russel parfait), et les dommages causés au sein d'un groupe forcé de resté ensemble. Thème parfait pour remplir l'une des principales promesses du film: Faire peur. Le film monte en tension du début à la fin, les apparitions de la chose sont toutes marquantes et les différentes formes qu'elle prend donne lieu à des merveilles d'effet spéciaux / maquillage ultra inventives et profondément malsaines.
La réalisation est aussi très bonne, la scène de la découverte du vaisseau extra terrestre a en grande partie était peinte, et voir Kurt Russel courir dans un long couloir suivi par une caméra rappelle beaucoup certain plan de New York 1997 (réalisé juste avant The Thing). Le fait que "la chose" peut infecter le monde si on la laisse faire, n'est pas expliqué par un personnage, mais découvert par l'un d'entre eux sur son ordinateur qui nous sera directement montré. En effet, nous ne savons que ce que les personnages savent eux mêmes, et aucun d'entre eux ne sait si il est contaminé ou non. C'est sans doute ce point qui fait l'une des grandes forces du film et qui parmi d'autres, prouve sa supériorité par rapport à Alien. Les scènes qui en découlent sont toutes excellentes.
Bref, la peur du monstre additionné à l'isolement des personnages qui, ne peuvent plus faire confiance à personne essayant de gérer leur propre survie et l’intérêt collectif, donne un film délicieusement angoissant et l'une des perles de la SF. Un film marqué au plus profond de lui par la patte de Carpenter qui signe le premier film de la trilogie de l'apocalypse (un métaphore pour le sida dans celui-ci). "The Thing" m'a définitivement convaincu de me plonger dans la filmographie de Carpenter, à découvrir d'urgence si ce n'est pas encore fait !