Un chef d'oeuvre de tension et suspens, servi par une écriture brillante et de magnifiques effets spéciaux.
La mise en scène de Carpenter est maîtrisée à tous les niveaux, avec des cadres très bien choisis, un contraste du bleu/rouge sublime visuellement et avec un gros intérêt narratif (car une couleur symbolise un environnement [couleurs froides : l'extérieur menaçant et inconnu. Couleurs chaudes : l'emprunte de l'humain], et les deux sont en contradictions, jusqu'au final où une domine l'autre), de lents mouvements (traveling, pano, etc).
Bon y a évidemment tout un discours sur la guerre froide, avec d'ailleurs pas mal d'humour concernant les US (et la panique de manière générale).
Les acteurs sont tous super et leurs personnages existent tous de manière cohérente et marquante, en les insérant le plus naturellement possible à l'intrigue.
La BO de Morricone est très marquante et participe à la création de cette atmosphère pesante, paranoïaque.
Revisionnage au Grand Rex, je me suis rendu compte de l'efficacité du récit au moment où, pendant la scène des tests sanguins, une partie du public a rigolé, sans doute persuadés qu'un certains personnage était infecté. Sauf que non. Et puis à la fin de la séquence petite touche d'humour (énervement du personnage) et rires soulagés. Là je me suis rendu compte de l'investissement du public dans le film. Ce film est une leçon de mise en scène et d'écriture.
Exemple : à la fin, Carpenter n'insiste pas sur la fuite du protagoniste mais sur l'explosion (livrant au passage de superbes images), cela laisse planer un doute sur son identité car : l'explosion semble trop grosse pour qu'un humain est survécu. Mais d'un autre côté comment la créature aurait-elle pu l'avoir ? Le film pose des questions à chaque scène. Et là où il est brillant, c'est qu'il joue tout le temps avec, et que ses personnages ont tous des réactions censées/intéressantes.