Après avoir fait couler toutes les larmes de notre corps dans ses précédents films, Hirokazu Kore-Eda change de registre en s'attaquant au film de tribunal. Il garde cependant l'essence même de ses films, en abordant les thèmes de la famille, de la séparation, de la mort et l'abandon. Nos personnages vivent tous une histoire à côté de l'enquête : celle d'une famille qui a du mal à se recomposer, surtout avec l'absence d'un père. Malheureusement, on ne sait plus sur quel pied danser dans cette histoire, à quoi doit-on s'attacher le plus. L'enquête elle-même est juste bâclée dans sa mise en scène. Peu de suspens, des indices qui sont jetés à la figure du spectateur et une narration d'une lenteur... Est-ce bien utile ? Car au final cette enquête n'est qu'un prétexte à ouvrir les yeux du protagoniste sur sa condition de père. Bien entendu il est là pour rétablir une vérité qui peine toujours à se divulguer et nous torture l'esprit avec des jeux de mensonges qui sont au final mal menés. Comme si ces rebondissements étaient obligés d'être mis dans le scénario, malheureusement sans saveur. Du coup on s'ennuie et le film finit par se conclure sur une sorte de gloubiboulga qui tente de nous surprendre. Sans parler de la froideur des personnages qui rendent ce jeu de manipulations et de mensonges lassant et nous donne qu'une envie, d'en arriver au bout !