C'est Tarantino qui a croisé La Guerre des Rose qui a croisé Haneke saveur Funny Games, le tout sur un fond de comédie très noire, ne faisant pas dans la dentelle point de vue gore (je vous préviens, pour la violence physique, ça y va à fond, les personnages morflent comme ce n'est pas possible !) et avec comme toile de fond, la tranquille campagne norvégienne (oui, ça vient du pays d'Ibsen !).
Un véritable jeu de massacres dans lequel tout le monde tente au mieux de profiter de tout le monde, au pire (ce qui est plus souvent le cas !) de trucider son prochain. Bref, sous prétexte de passer un week-end romantique en se mettant au vert, un couple veut s'entretuer, sans savoir que trois fugitifs dangereux n'ont pas trouvé mieux que de se cacher dans le lieu de villégiature.
Le début annonce quelque chose de jouissif, avec des échanges de dialogues bien vachards entre les deux tourtereaux, la découverte qu'ils veulent s'occire l'un et l'autre et la confrontation avec les prisonniers en cavale. Par contre, je n'aime pas les gags basés sur le scato. Le gore, le sang, la chair qui se fait pulvériser par les méthodes les plus sadiques et horribles possible, je veux bien, mais pas le scato. Ne cherchez pas à comprendre.
Après même si le rythme d'enfer et intense fait qu'il est impossible d'autre chose que de ressentir la notion de divertissement bien divertissant, l'intrigue s'enlise complètement dans le prévisible (ceux qui ont l'habitude de visionner ce type de comédie noire avec des gimmicks un peu trop récurrents, à l'instar des flashbacks révélant comment tel personnage en est arrivé là, voient les choses venir avec beaucoup d'avance !), dans les bons sentiments, notamment en laissant de côté l'aspect Guerre des Roses (oui, d'accord, c'est normal qu'ils se rapprochent et se soutiennent face à une adversité extérieure particulièrement psychopathe, mais ce n'est pas une raison pour envoyer aux orties la vacherie !) ou la partie avec un personnage arrivant en deus ex machina avec l'émotion à deux balles facile et téléphoné que cela engendre à un moment donné. C'est dommage, cela aurait été bien mieux si l'ensemble avait conservé le ton acerbe dans le relationnel du début jusqu'à la toute dernière minute (oui, le gore ne fait pas tout pour ce qui est du jouissif et donc pour ce qui est de nourrir les pulsions perverses du spectateur !).
Au moins, le talent dans la distribution est une petite consolation, notamment le duo Noomi Rapace (du pays voisin !)-Aksel Hennie. Mais cela ne va pas au-delà du film idéal à consommer chez soi (oui, c'est un produit Netflix !), en soirée, avec plein d'aliments diététiques comme des pizzas, des chips, du pop-corn et du soda. On n'est clairement pas au-dessus de la moyenne des films du genre. On est même en dessus, car le tout n'assume pas pleinement sa noirceur potentielle.