Ce petit film de série, produit par une réalisatrice de l’écurie Corman, a eu les honneurs d’un article sur le site de la cinémathèque française qu’il me semble intéressant de citer : « Stephanie Rothman, réalisatrice de The Velvet Vampire, fut l’une des rares femmes (on peut ajouter Roberta Findlay et Doris Wishman) à travailler dans le milieu du petit film de série à budget réduit et à destination essentielle des drive-in. Elle débute en 1966 en co-dirigeant Blood Bath, petite bande d‘horreur qui, déjà, est un récit vampirique. Pour la société New World de Roger Corman, qu’elle considérera toujours comme son mentor, elle signera la comédie The Student Nurse en 1970 et surtout, l’année suivante, ce Velvet Vampire qui met en scène un couple d’Américains invité dans le désert de Mojave par une mystérieuse jeune femme, qui se révèlera être un vampire de plusieurs centaines d’années. Le film, dont Stéphanie Rothman avouera qu’il lui a été inspiré par Les Lèvres rouges de Harry Kümel sorti l’année précédente, est une adaptation psychédélique et sensuelle du Carmilla de Sheridan Le Fanu. Rothman ne tournera que sept films. En voyant ce Velvet Vampire mais aussi son film de prison de femmes Terminal Island (L’Île du non-retour) en 1973, on ne peut que le regretter. » Cinémathèque française.
The velvet vampire est en effet très inspiré par le film de Kümel mais fait aussi penser à Jean Rollin (notamment dans les belles scènes où la « vampire » déambule dans le cimetière en apportant des fleurs à son défunt mari), et aussi à Jess Franco au niveau de plusieurs scènes érotiques. Je mets des guillemets à « vampire » car celle du film n’est pas très orthodoxe. Tout en avouant ne pas aimer le soleil, elle vit en plein jour et roule en buggy dans un désert au soleil éclatant, se contentant d’un chapeau et de vêtements un peu couvrants pour s’en protéger. Pas de canines pointues non plus (affiche mensongère sur ce point), ce qui ne l’empêche pas de mordre férocement ses victimes au cou. Par contre, les croix fonctionnent très bien. Un film inégal, très seventies (tendance libération sexuelle), avec une interprétation assez médiocre, mais assez sensuel et auquel j’ai trouvé beaucoup de charme. Il faut remercier Bach Films d’avoir sorti cette curiosité dans sa collection « Cult horror movies » dans une copie correcte.