On nous avait mis en garde contre un navet, on n'a pas trouvé où il était planté, car The Vigil nous a bien plu. Son scénario qui mêle religion juive (la veillée du corps du défunt pour le protéger des mauvais esprits, les démons qui se nourrissent des sentiments de haine ou de culpabilité des gens...) et effroi sans abuser des sursauts (il n'y en a quasiment pas, ce que l'on préfère). L'ambiance malsaine s'installe d'elle-même dans ce rite funéraire où les objets bougent tout seuls (la lumière qui grésille, les messages sur le téléphone qui ne sont pas forcément ceux d'un ami...) ou sont plus discrets (ils étaient comme ça, les rideaux ? Voyons voir, si je prends des repères sur le draps, attendons quelques scènes après... Oh, damned, y'a un nouveau pli). Le jeune homme qui essaie de faire tant bien que mal sa veillée (avec la veuve qui l'aide à surmonter l'épreuve, une autre bonne idée pour changer de l'ado tout seul coincé dans le noir...), nous a convaincu du scénario qui fait des efforts pour construire un passé au personnage, lui donner plus de profondeur sans alourdir le récit (au contraire, on comprend pourquoi le démon s'attable, il y a de quoi grignoter en sentiments refoulés...). On a bien aimé les scènes démonstratives (le corps au sol avec l'ongle qui se décolle sur le carrelage, assez écœurant pour être mémorable) et moins apprécié la fin déjà plus facile (voire carrément bateau) de la lutte contre le démon, avec toutes les scènes clichées qui vont avec. On aurait aussi pu se passer de la scène de la visio avec l'amie, encore une scène-clichée dont la finalité est connue d'avance (on l'a déjà vue cent fois dans certains films comme Unfriended, Friend Request et Host par exemple). Mais dans l'ensemble, on a vraiment été étonné par le soin apporté au scénario, qui chouchoute le background de son personnage principal, qui s'offre une mise en scène plus intimiste que le jumpscare idiot (habituel), et nous fait partager le côté effrayant qu'il peut y avoir à veiller un défunt toute une nuit (on compatit avec ceux qui la font...).