Mamie, c'est moi ! Mamie ? Mamie ?

L'angoisse par M. Night Shyamalan. Le réalisateur du tour de force "Sixième sens" qui remonte déjà à 1999 n'avait à mon sens jamais réussi à de nouveau conjuguer frissons et récit. Bien sûr entre temps il y a eu "Incassable", "Signes", "Le Village" ou "Phénomènes", tous plus que moins concluants mais malgré tout inégaux. Et après "After earth" (LA boulette), on n'attendait plus véritablement le bonhomme. Pourtant il crée de nouveau la surprise avec "The Visit". Pourquoi ? Parce que le found footage (à traduire: film retrouvé) est loin d'être révolutionnaire et encore moins un gage de qualité. Mais qu'à cela ne tienne, le réalisateur réussit un film où l'angoisse s'insinue lentement à mesure que ces deux adolescents sympathiques enchaînent les journées chez leurs grands-parents. Shyamalan joue habilement avec une peur d'enfant. Qui n'a pas eu un moment dans sa jeunesse une espèce de répulsion pour les personnes âgées ? Qui n'a pas tiré la tronche en attendant ses parents dire : "Allez, on va voir ta mamie à la maison de retraite" ? Et oui, pour des gamins d'un certain âge, les personnes âgées peuvent paraître bizarre. Bon ok, là elles le sont particulièrement mais quelle meilleure façon de nous faire sursauter et frissonner ? Certaines scènes sont terriblement efficaces et on finit petit à petit à se laisser gagner pour l'ambiance malsaine qui nous fait marcher sur le fil entre réalité et paranormal jusqu'au final qui tranche et surprend. Sans oublier de traiter ses personnages, The Visit nous réconcilie avec un réalisateur et un genre de films. Une bonne petite semaine chez papy et mamie.