C'est pas ma faute, c'est le chien qui a mangé le scenario

La barre de pub qui se balade au dessus de ma page d’accueil depuis quelques semaines aura eu raison de moi. Sans même m’en rendre compte, j’ai repris mes esprits en plein visionnage de cet étrange film.
J’allais lui mettre un petit 6 tout fade, puis j’ai revu sur l’affiche du film, « terrifiant et à mourir de rire ». Me voila obligé de sanctionner cet en-tête parce que déjà je me passerai des commentaires de Télérama au dessus de la tête de Reynolds, et surtout parce que « amusant et gênant » aurait été deux adjectifs beaucoup moins mensongers.

A la recherche des idées perdues

Mis appart la scène très inspirée où notre brave Jerry renverse un cerf, le film manque de souffle et ne sait pas où se situer. Résultat il se balade quelque part entre le comique, le gore et le drame sans ne rien relever de tout ça. L’idée de départ était pourtant alléchante, celle du déséquilibré vivant sous la double thérapie de son psy et de ses animaux de compagnie. L’histoire se met astucieusement en place, jusqu’à la scène de l’accident véritablement hilarante. Puis plus rien, le reste ne semble être qu’une improvisation suivant ces deux première pages de scénario, livrant parfois une sorte de « Tucker and Dale » mou du genou. Un tel postulat de départ aurait mérité d’être joué dans la surenchère, en développant d’avantage la perte de contrôle de Jerry sur son univers et en accentuant l'emprise de ses voix.

Reynolds sous anesthésie

Au final on a un film qui se veut barré, mais qui ne joue pas sa carte à fond. La faute à un développement trop droit et prévisible, qui oubli d’embourber le héros dans les ramifications d’une situation dont il essaierait désespérément de regagner le contrôle tout en ne faisant que s’enfoncer d’avantage. Mais la faute aussi selon moi à un Ryan Reynolds qui n’est pas fait pour jouer les timbrés. Rien ne se dégage de son sourire Colgate qui est une des trois seules mimiques qu’il exécute. Ni de la folie, ni vraiment de la confiance, ni de la nonchalance. Il sauve sa prestation en restant très sobre, n’assurant que la bonne tenue de son rôle. Là encore, Une telle intrigue aurait mérité un protagoniste laissant émaner plus de vie, plus d'émotions vis à vis de son environnement.

The Voices démarrait donc en exploitant parfaitement une très bonne idée, jusqu’à ce que ce que la vie du héros déraille en même temps que l’intrigue jusque là bien construite. La suite du film, on la subit plus qu’on ne la vit. Trop prévisible et pas assez alambiqué, il n’exploite pas assez les personnages de Bosco et Mr Whiskers qui était pourtant très prometteur (surtout le chat). Un film honnête mais qui sera très vite oublié, ne laissant en mémoire que le sentiment d'être passé proche d'un bon film mêlant habilement plusieurs genres.
Bahia
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le 5 mars 2015

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Bahia

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