The Walk est la nouvelle production de Robert Zemeckis, une semaine après ce Future Day dont les réseaux sociaux se souviendront longtemps. C'est une nouvelle biographie, très certainement romancée, cette fois sur un funambule français qui a tout risqué en 1974 pour accrocher un câble reliant les Twin Towers et marcher dessus. Un geste beau ? Un geste cinglé ? Faut voir.
Le film se montre très agréable à parcourir. La musique d'Alan Silvestri est sympa (pas transcendante, mais sympa), Joseph Gordon-Levitt a du bagou à revendre, le montage est très entraînant, les décors de carte postale sont mignons. On n'a aucun mal à prendre ce personnage en sympathie et ses scènes de funambule sont bien filmées. On sent la corde qui tremble, le déséquilibre qui menace et le vide qui guette. La 3D est assez bien utilisée pour représenter le vertige, mais je ne suis toujours pas convaincu par cette technologie et je regrette que certaines scènes un peu sombres deviennent encore plus difficiles à apprécier par l'obscurité. Sinon, la réalisation reste très bonne et le film est très fluide.
L'histoire elle-même reste très classique : un inconnu qui veut faire le grand coup insensé qui lui apportera la satisfaction qu'il cherche (ainsi qu'une certaine renommée, qui semble moins l'intéresser). On nous fait même à nouveau le coup du génie exubérant et égoïste. On a également quelques clichés pour certains personnages et des petits poncifs typiquement américains. Franchement, l'histoire n'apporte pas grand chose de nouveau SAUF : l'organisation du coup. Car ce genre de traversée est bien évidemment tout ce qu'il y a de plus illégal. Il faudra donc ruser pour parvenir jusqu'au sommet et installer le matériel. Cette partie là relance bien l'intérêt du film.
La bonhommie qui se dégage du film suffit à me faire passer outre son absence d'originalité scénaristique (en dehors de l'évocation des Twin Towers, dont je laisserai à chacun la liberté de l'interpréter à sa convenance), mais il y a quand même un défaut qui m'a agacé. Comme dans Seul sur Mars, il fallait jouer à fond sur la loi de Murphy pour maintenir le suspense, apporter des péripéties et glorifier le héros qui s'en sort malgré tout. Je ne sais pas ce qui est authentique et ce qui ne l'est pas, mais j'ai vraiment eu l'impression que le héros subissait une accumulation d'imprévus et de manques de chance trop forcée. TOUT ce qui peut lui tomber dessus se manifeste, même quand la péripétie elle même n'apporte rien au film. J'ai trouvé que ça devenait vite lassant tant c'était systématique. Parfois il faut romantiser un peu moins les films, sinon ils deviennent trop artificiels.
Je reproche aussi au film sa fin qui traîne vraiment en longueur. Ça apporte une idée intéressante sur le personnage, mais on finit par avoir assez vite envie qu'on en finisse. Dommage pour un climax. Il n'empêche que j'ai bien apprécié ma séance pour tout le reste.