Je suis parti voir The Whale avec un apriori plutôt négatif. Je m'attendais à mélo un peu dégoulinant, potentiellement assez voyeuriste et jouant ainsi sur le misérabilisme à fond.
Et finalement, j'ai été agréablement surpris ! Déjà, la dimension esthétique est loin d'être anecdotique. Certes, c'est un huis-clos les décors sont donc limités, mais l'éclairage est très réussi et donne une atmosphère très singulière, faisant écho à un navire par le choix des teintes ou peut-être un aquarium, en tout cas et j'y reviendrai à plusieurs reprises, il y a la fois quelque chose de déprimant dans cet enfermement et en même temps, une véritable dimension apaisante.
La musique est également à évoquer. Elle est superbe et malgré sa puissance symphonique, elle n'est jamais utilisée avec excès (peut-être un peu à la fin) et parvient à sublimer véritablement, les transitions entre les scènes ou les moments de flottement plus intimes.
Comme déjà évoqué, j'aime dans le film sa manière d'être en deux eaux constamment, le personnage rit puis tousse à s'en étouffer la seconde d'après. Drame et douceur s'entremêlent sans cesse. Aucun personnage ne veut véritablement de mal à l'autre, tous s'en font pourtant au sein d'une symétrie réussie, et tous cherchent aussi à panser les plaies de l'autre. Ce microcosme d'humanité avance donc péniblement et heureusement ensemble cherchant une issue.
Et dans tout ça, la fameuse baleine est un excellent pôle car lui-même est tout en contraste, géant et fragile, aimant et lâche, instruit et désireux de spontanéité ...
Un très beau moment donc auquel je vais tout de même faire quelques reproches. On sent parfois d'une manière trop prononcée que l’œuvre est une pièce de théâtre au départ dans son découpage. De plus, si la gestion de l'émotion est globalement très réussie, il faut bien reconnaitre à l'ensemble quelques facilités malgré tout qui auraient pu être évitables.