The Whale est un film sorti en 2022 et récompensé avec l'oscar du meilleur maquillage ainsi que de la meilleur performance, Brendan Fraser. Le film nous raconte l'histoire de Charlie, un professeur d'anglais en obésité morbide qui, face à sa mort imminente, va tenter de reconnecter avec sa fille. Le film porte le minimalisme de son espace au niveau d'art avec une utilisation de lumière qui donne un aspect presque rêveur au lieu et une musique qui porte chaque action des personnages avec une intensité rare. Le film est un film dur, froid qui nous montre une forme de cruauté de la vie qui nous marque.
Mais, loin d'être optimiste, le film n'est pourtant pas pessimiste non plus. Nous sommes mis face à nos échecs et nos abandons, mais une porte de sortie nous est montré. Une lueur d'espoir symbolisé par une porte qui s'ouvre enfin à nous. Charlie n'est pas un personnage, c'est une leçon, un état d'esprit que chacun des autres personnages essaye de comprendre, de décortiquer. Et par extension, nous sommes des personnages qui tentent, nous aussi, de comprendre cet homme.
Nos personnages sont tous brisés, enfermés dans leur propre enfer mental rempli de culpabilité et de peur. Et ils se retrouvent ensemble sur le même plan, autour du même homme, autour de la même quête. La rédemption, ou au moins la compréhension de leur propre vie. Charlie est une aide, un guide, un professeur qui veut que ses élèves apprennent à vivre.
Figure centrale du film, nous avons cette histoire de Moby Dick, première parole du film, ainsi que les dernières. Moby Dick, cette créature mythique, immortelle qui plane sur tout son livre, les personnages sont tous hantés par elle d'une certaine manière. Et ici aussi, personne n'échappe à Charlie, tout le monde gravite autour de lui et n'existe que prés de lui. Le film est un huis-clos, on ne voit pas les personnages en dehors de l'appartement de Charlie, sans connexion à lui, il n'existe pas. D'où le huis-clos, Charlie est déconnecté du monde extérieur, de la vie. Elle n'existe donc pas.
Bien sur certains se sont perdu sur le thème du surpoids et on fait une connexion malheureuse entre le nom du film et une quelconque moquerie de la situation du personnage. Je suis convaincu que ces apprentie critique n'ont pas vue le film. Nous ne sommes pas face à un film qui utilise le thème du syndrome d'hyperphagie incontrôlée du personnage pour créer un faux sentiment de pitié. Le film nous met face à un personnage échoué dans sa vie, qui a perdu tout espoir sur lui-même, mais qui n'a pas perdu espoir dans le monde. Un homme écrasé par son environnement trop petit pour lui, mais qui tente malgré tout d'y nager.
Le film est donc une réussite absolue pour Darren Aronofsky, qui continue sa suite de chefs d'œuvres à l'univers marquant. Nous sommes transportées avec lui dans un film qui confronte le réel à ceux qui s'en sont écarté. Le film est un mythe, une quête pour un semblant de port d'attache pour que les personnages puissent enfin quitter le combat insensé contre la vie et enfin en profiter.
En plus, sur une note plus personnelle, le film m'a fait faire une fabuleuse rencontre, donc c'est un 10/10 personnel.