Days of Heathen
Un film aussi jubilatoire et anticonformiste que The Wicker Man peut avoir un effet inattendu : faire de nous des réactionnaires, tentés que nous sommes d’entonner la ritournelle du « c’était mieux...
le 6 juin 2017
77 j'aime
5
Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien ! (Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)
Film terriblement philosophique et profondément divertissant. A moins que cela soit l'inverse.
Les humains si vides sont avides de consolation qu'ils trouvent en la Foi. .
Le Paganisme, enchaîné aux aléas de la Nature célébrait la fécondité de la Vie, sacrifiant animaux, humains quand celle-ci venait à manquer.
Le Christianisme dans un effort louable pour ériger l' Homme, fit du sacrifice de Jésus-Christ un don pour l'espérance d'une résurrection de l'âme après la mort.
Schaffer et Hardy sur ce postulat éminemment universel ont engendré un film monstre, paradoxalement daté, planté dans un passé révolu, chevelu, utopique et dépoitraillé fleurant bon l' encens hippie finissant...L'imaginaire du film d'horreur hanté par le spectre de la Hammer( Christopher Lee se réinvente ici merveilleusement) y est aussi presque voluptueusement subverti, renversé (Merci Kalopani! ): l'horreur au grand jour et dans un écrin de beautés.
Ce décorum oscillant entre Kitsch et désuet lui donne tout son charme, tandis qu' il détournera ceux qui n'ont pas le sens de la curiosité ou sont rivés au Contemporain comme un naufragé sur son radeau.
Par delà demeure intangible cette poésie surréaliste d'un policier en uniforme débarquant d'un petit hydravion comme un Pseudo Messie des temps modernes, cette poésie de chansons folks paillardes qui auraient réjoui Brassens, et que dire du Moment de Possession Sensuelle qui s empare de Britt Ekland?
Reste enfin cette facette peu envisagée du film, celle du mensonge, des faux semblants, de la manipulation qui ne devrait pas surprendre de la part du scénariste de Sleuth ( Le Limier ).
Nous mêmes spectateurs en sommes victimes.
Rangé du coté de ces sympathiques paillards plutôt cinglés, ,je me suis laisser aller à penser à une Farce hénaurme( en bon gaulois que je suis), jetée à à la figure du raide flic( le futur Equalizer!!): ah tu croyais vraiment qu'on allait sacrifier une gamine ? Pauvre abruti va!
Et puis non.
Christianisme et Paganisme sont renvoyés dos à dos dans un final de feu. En creux j' y vois un plaidoyer athée dont notre époque aurait bien besoin. Mais ne rêvons pas, encore une fois ceci fait parti d'un passé révolu, celui de l' utopie de liberté. On nous enjoint de choisir notre camp, sur les cendres du Wicker Man et les braises finissantes de Charlie. Pauvre monde.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films des années 1970
Créée
le 10 oct. 2015
Critique lue 578 fois
13 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur The Wicker Man
Un film aussi jubilatoire et anticonformiste que The Wicker Man peut avoir un effet inattendu : faire de nous des réactionnaires, tentés que nous sommes d’entonner la ritournelle du « c’était mieux...
le 6 juin 2017
77 j'aime
5
S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...
le 1 mai 2011
76 j'aime
27
Au milieu des eaux brumeuses, Un oiseau d’acier tracasse, Une île aux mœurs houleuses; Bienvenue dans ma paroisse. Être droit, de vertu rigoureuse, Blindé volontiers sous ta carapace De sainte morale...
Par
le 31 janv. 2017
35 j'aime
10
Du même critique
Sur le boulevard du crime, vous vous promenez, et tombez amoureux d'une fleur, Garance. Il y a Baptiste, le mime enfant de la lune, tellement fou d' amour qu'il n'ose cueillir la fleur... Frédéric...
Par
le 10 févr. 2013
70 j'aime
15
Qui peut résister à "Singing in the rain" ? Qui peut rester hermétique à ce film qui vous entraine, vous endiable, vous charme et à la fin vous terrasse de joie. Je me souviens encore de la stupeur...
Par
le 25 juin 2013
64 j'aime
18
Longtemps je me suis gardé de rédiger une critique à ce film. Le parti pris du cinéaste, qui de la dérision, à la folle poésie, finissait en mélodrame, échappait en partie à mon entendement. Je l'...
Par
le 21 févr. 2015
58 j'aime
15