Eh bah je suis un peu frustré voyez-vous…
Parce que bon, d’un côté je suis prêt à concéder à ce « The Witch » le fait qu’il soit un film suffisamment rigoureux et réfléchi dans son atmosphère pour laisser une emprunte assez durable dans les esprits…


Mais bon, d’un autre côté, je ne peux m’empêcher de le trouver trop vide et trop vain pour être véritablement en mesure d’emporter la mise.
Et c’est triste ça !


Parce qu’au fond, cette histoire de sorcière, on nous l’a un peu racontée mille fois.
A part l’intérêt que l’on peut tirer à voir cette famille s’entredéchirer à cause de son extrémisme religieux (et encore, cela s’exprime de manière vraiment intéressante qu’en quelques points), moi je n’ai rien vu qui ait été en mesure de capter véritablement ma curiosité.
Tout ça s’enchaine mollement, sans vraiment rien apporter de neuf tout au long de l’intrigue, si bien qu’on se surprend à se rapprocher de la fin sans que rien de véritablement original ou palpitant ne se soit passé ou dit…


Alors certes, reste l’atmosphère…
Mais bon, sur une heure et demie de temps, il y a de quoi développer plus qu’une atmosphère. Mieux encore, on peut enrichir l’atmosphère par des éléments d’intrigue qui viennent ajouter en ambigüité et en malaise ! Là, dans ce film, il y a des thématiques qu’on s’attend de voir traitées en profondeur et qui finalement se révèlent presque laissé en plan...


Je pense notamment aux désirs naissant de Caleb pour sa sœur qui n’aboutiront à rien ; à l’effervescence intérieure suggérée chez Thomasin dont on ne verra pas grand-chose ; voire même à cette sorcière qui finalement ne s’incarne quasiment jamais.
Globalement, on sent bien à la fin une volonté de poser une opposition entre d’un côté le cadre très restrictif de la religiosité des pères pèlerins et de l’autre l’appel à une libération des instincts plus sauvages – encore une fois – symbolisés par une forêt… Mais bon, le truc ne prend vraiment forme que lors des cinq dernières minutes et s’arrête quand le sujet commence à être abordé.
Et tout ça pour quoi ? Pour se taper un vieux panneau qui nous dit : « Eh vous savez on s’est appuyé sur des sources pour vous reconstituer ça… »
Non mais oh ! Et alors ? Ça doit t’interdire de faire preuve de créativité et d’audace ?
Frustration quoi !


Bref, je pense que vous l’aurez compris : malgré la très bonne interprétation du trio Ralph Ineson / Kate Dickie / Anya Taylor-Joy et la réalisation léchée de Robert Eggers, moi je trouve vraiment que ce « The Witch » laisse un trop grand goût d’inachevé dans la bouche pour vraiment se poser comme un film à voir.
Mais bon, après, ce n’est que mon point de vue…
A vous de voir et de trancher…

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le 18 janv. 2018

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