Into the Woods.
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Face au déluge de bonnes appréciations de ce film au titre si simplement évocateur, grande était mon impatience à frémir. Je le dis tout de go : l'effroi ne fut pas vraiment au rendez - vous.
Il y a bien quelques moments fort angoissants, où de la pénombre peut jaillir n'importe quoi, où l'absence totale de musique contribue à faire monter la tension. Mais il demeure que je me suis globalement ennuyée pendant une bonne heure. Sans doute suis je trop habituée à ce qu'on me serve suspense et scènes d'épouvante dès le début, je n'ai pas vraiment compris où voulait en venir le scénario qui accable le spectateur de bavardages et autres considérations illuminées (émanant essentiellement du patriarche).
Non, il faut reconnaître que les premières minutes sont prometteuses : un bébé enlevé en un clin d'oeil à l'orée d'une forêt puis des images sombres, effroyables, d'une créature nue enduite de sang, sur fond de musique tribale - voilà pour l'antithèse païenne de l'ambiance ultra dévote qui règne dans la ferme. Pas une phrase ne sort de bouche des personnages qui n'ait trait à la volonté de Dieu, au péché et à la miséricorde.
L'histoire est celle d'une longue, d'une lente montée de la paranoïa et de la folie, sous couvert d'un irrationnel qui marche à grandes enjambées du religieux au mythologique.
La fin précise d'ailleurs très bien que le film s'inspire des contes et légendes populaires, effarants de noirceur et d'hémoglobine, et qui constituent un ressort dramatique d'une indéniable puissance.
J'y ai trouvé des échos, à la fin, à l'esthétique de Lars Von Trier : la nymphe nue et blonde m'a évoquée Kirsten Dunst dans Melancholia, la sombre forêt mélancolique, celle symbolique du féminin (sexuel, rendu à son animalité), d'un Antichrist.
J'ai également trouvé brillante la direction d'acteurs, tous formidables dans leurs rôles obscurs, avec ce parlé anglais classique absolument réjouissant a l'oreille.
Le scénario prend à la fin une tournure à la fois radicale dans la crudité de sa violence et mystique dans le traitement de ses explications. Un parti pris intéressant qui nécessiterait sans doute un second visionnage tant la trame est riche de sous-textes (obscurantisme catholique, folie, possession, sexualité... Tout paraît symbole)
Je n'aime rien moins que mettre 6, une note moyenne qui me tiraille inconfortablement entre plaisir et déception.
A réétudier de plus près donc.
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Créée
le 21 mai 2016
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