Sleep the faith
Alors que bien des séquences de The Wonder éblouissent par le travail sur la photographie et l’immersion dans l’Irlande du XIXème siècle, partagée entre le clair-obscur d’intérieurs picturaux et les...
le 22 nov. 2022
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En 1862, une infirmière anglaise est envoyée au fin fond de l’Irlande afin de surveiller une jeune fille de 11 ans. La raison ? Cette dernière n’aurait pas mangé depuis 4 mois et se porte comme un charme. Notre héroïne va donc tenter de comprendre ce qui se passe… tout en ayant la pression par les notables locaux de confirmer ce miracle.
Comme sa curieuse introduction le laisse envisager, la thématique au centre de « The Wonder » est celle du récit. Le besoin de croire à un récit pour entrer dans une histoire… et surtout pour défier l’adversité. En effet, à l’image des paysages âpres des landes irlandaises, tous les personnages du film ont profondément souffert.
Les Irlandais gardent les séquelles traumatisantes de la Grande Famine. L’héroïne anglaise a connu un drame personnel, et l’horreur de la guerre en Crimée. Ils ont alors tous adhéré à une forme de récit pour aller de l’avant. Un extrémisme religieux aveugle pour les locaux, une méthode cartésienne et médicale pour l’infirmière. Le danger étant évidemment lorsque ce récit fait perdre connexion avec la réalité.
Une thématique distillée de diverses manières, avec par exemple cette symbolique du thaumatrope présentant un oiseau à la fois en cage ou en liberté (« you choose »). Et puis il y a évidemment ce final.
Il est (volontairement) assez difficile d’avaler ce happy-end. La jeune fille acceptant trop facilement sa nouvelle condition, et le journaliste son exil. Sans compter cette séquence de repas surréaliste : quand on traverse les océans à bord d’un navire au 19ème siècle, impossible de manger paisiblement sur une table ou tout reste bien gentiment statique !
Un sujet intéressant donc, mis en boîte dans un joli film. La photographie est particulièrement soignée, la mise en scène jouant souvent sur le contraste entre la robe bleue de l’infirmière et son environnement gris/vert. Tandis que l’interprétation est de qualité, avec Florence Pugh, incarnant tout en retenue le rôle de l’infirmière écorchée qui se prend d’affection pour son sujet. Une preuve de plus que cette actrice ne fait que débuter sa carrière !
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Créée
le 24 nov. 2022
Critique lue 217 fois
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