Nicole Kassell réalise un film touchant sur un sujet brulant : la pédophilie.
Un scénario bien construit, un regard différent et sans préjugé. Walter est un monstre, comment supporter la violation de l’innocence ? Mais Walter a payé le prix et doit-il payer à vie ? Faut-il lui accorder une rédemption ? Autant de questions que l’on se pose tout au long du film.
Kevin Bacon est un choix étonnant, mais ça colle bien. Son manque d’expression qui le dessert habituellement, donne toute sa dimension à Walter. Une personnalité insaisissable, ange ou démon ? Il est bouleversant quand il encaisse les coups, il traîne son fardeau du boulot à chez lui, de chez lui jusqu’à chez son thérapeute. Les services sociaux lui ont collé un appartement en face d’une école primaire comme une épreuve supplémentaire. Le sergent Lucas, agent de probation, débarque toujours à l’improviste. Ce n’est plus de la surveillance mais du harcèlement.
Yasiin Bey a saisi toute l’ambivalence de son rôle, entre le sale flic et l’esthète, la brute et le justicier.
Au fil de l’eau, on finit par compatir et on finit aussi par comprendre la sale maladie de Walter. Comme l’alcoolisme, il va lui falloir lutter à vie et se battre pour ne pas replonger. Plus qu’une triste histoire, une leçon de compassion.