... dans l'enfer de sa fille, un enfer pop, violent et tapageur à l'image du film... ou plutôt est-ce l'inverse, le film adoptant un narration clipesque bourrée d'effets de style particulièrement éprouvants pour les nerfs. On est à mi chemin entre Tarantino (les inserts dessins animés, le côté juke box), Park Chan-Wook (la relation douteuse père-fille, le héros en pleine déchéance, la structure du film en lui-même), Guy Ritchie (le montage clipesque, les conversations entre malfrats sur fond d'opéra) et... Scorsese pour l'énergie démente que le réalisateur tente d'insuffler à son film (si vous avez toujours rêvé de voir un film sonorisé aux 3/4 par une cover de "The House of the Rising Sun", ce film est pour vous).
Un film qui prend à parti, donc, tant sur la forme que sur le fond. Si la forme m'a quelque peu agacée par son côté tape à l'œil, le fond s'avère au final bien plus intéressant, voire carrément fascinant. C'est un peu l'envers de la société policée japonaise qui nous est proposé ici, une sorte d'exutoire filmique et artistique. Si vous aimez tout ce que la culture japonaise a de plus extrême et hystérique, c'est une bonne adresse.
Je reviens un instant sur le scénario pour vous dire qu'il est intéressant (un peu à l'image de celui d'Old Boy dont je parlais plus haut), même si la narration épileptique rend certains enchaînements confus. Au final, le portrait de Kanako qui irrigue tout le film en flash-back laisse une impression durable. De même pour celui de l'inspecteur alcoolo et borderline joué par Kôji Yakusho. Des figures archétypales marquantes de l'univers nippon.
Pénible, mais moins creux qu'on pourrait croire.