Une bestiole bien foutue et des scènes flippantes ne rattrapent pas les errements et le côté Z du to

Ce n’est pas peu dire que la première séquence de cette petite série B nous hérisse le poil. On est directement mis dans le bain, c’est tendu, effrayant et sans concession et cela annonce une petite bobine d’épouvante prometteuse. On pense que cela augure d’une créature bien écœurante et d’un film d’horreur qui a du chien. Pour la première affirmation cela se révèle vrai et on aura l’occasion de le voir durant tout le film. Pour la seconde, beaucoup moins, « The Wretched » restant un produit de seconde zone sur bien des niveaux, approchant parfois même le Z. Si ce long-métrage horrifique a fait autant parler de lui c’est à cause du contexte actuel et rien de plus. En effet, il est l’un des rares films à être sorti sur les écrans américains cet été durant la pandémie dans le peu de cinémas qui restaient ouverts. Et il a également fait fureur aux séances du samedi soir dans les drive-in réhabilités en masse cette année pour l’occasion. Il a donc connu un succès d’estime davantage contextuel et basé sur la pénurie de concurrence plus que sur ses véritables qualités intrinsèques. Ce n’est pas trop mal réalisé, on a droit à quelques sursauts et images peu ragoûtantes mais tout cela reste très classique et vite oublié, avec une histoire tissée avec du gros fil.

Le contexte de cette petite ville portuaire et balnéaire de la côte est américaine est bien rendu. La mythologie autour de la créature et de ses origines en vaut une autre et n’est pas assez creusée mais elle n’en demeure pas moins effrayante et relativement originale. Les réalisateurs n’oublient pas de distiller quelques frissons et séquences bizarres tout le long du film mais pour le reste « The Wretched » n’a rien de sensationnel ni de mémorable. C’est le genre de production assez soignée mais qui se clonent depuis des années sur les étalages des vidéos-clubs puis dans les vitrines des plateformes de streaming. Des films à destination des afficionados de produits horrifiques peu regardants. Les acteurs, tous inconnus au bataillon, font le strict minimum voire jouent mal et on a du mal à s’identifier à eux ou à se sentir concernés par leurs mésaventures. Entre l’ado qui a tout compris, les voisins bizarres, le père dubitatif ou les amourettes de collège, tout cela n’est pas très fin et frise parfois le ridicule. Heureusement, un rebondissement étonnant dans la dernière partie vient nous surprendre même s’il semble quelque peu capillotracté et peu vraisemblable. C’est donc vraiment soft et pas très abouti mais surtout déjà vu mille fois. « The Wretched » est typiquement le genre de film qui plaira aux amateurs de frissons peu exigeants sur l’emballage où la seule réelle valeur ajoutée vient de la créature et des quelques scènes choc et dégoûtantes dont elle est la « star ». Pour le reste, on repassera même si l’ennui s’évite de justesse.

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