La dégénérescence

Personne ne l'attendait - ni personne ne le demandait d'ailleurs - et pourtant il est là : un deuxième film "X-Files" tiré de cette célèbre série culte des années 90.

Le précédent essai, sorti à un moment où la saga battait son plein, avait déçu nombre de fans comme de néophytes.
A vouloir satisfaire tout le monde en ne perdant personne, cette première tentative de long-métrage avait accouché d'une souris, trop effrayé qu'il fut par sa propre ombre.

Mais là, pour ce coup-ci, on était en droit d'espérer bien mieux. Après tout la série étant finie, plus de pression à l'horizon. Et puis en plus de ça on a maître Chris Carter – le géniteur de la série himself – aux commandes : qui de mieux pour redonner de l'allant à cette série qui a connu une fin bien trop chaotique pour être laissée ainsi.
Clairement, vu le contexte, il n'était pas interdit d'espérer que ce film clôture la saga comme il se doit. Après tout jamais Chris Carter n'aurait pris le risque d'exposer à nouveau sa poule aux œufs d'or sans avoir une idée de génie ou bien une envie de boucler la boucle non ?

Eh bien figurez-vous qu'en fait non !
Si surprise il y a, elle est finalement là : il n'y a ni idée de génie, ni d'envie de boucler la boucle !
Aucun rythme, aucun souffle, pire aucune originalité!
Comble du comble, cette intrigue de pacotille, qui peine à se dérouler sous nos yeux tellement elle est insipide, n'a finalement aucun rapport avec les extra-terrestres ou la grande conspiration qui animaient la série.
Non, rien de tout cela. En fait ce film n'est qu'un prétexte pour nous exposer nos deux agents en pleine dégénérescence qui occupent péniblement l'écran pendant près de deux heures telles des brebis galeuses.

Certes, Carter pouvait – à raison – espérer beaucoup de l'esprit nostalgique qui en anime plus d'un. Mais dans ce cas précis, ce n'est pas de la nostalgie que l'on ressent, mais bien le malaise que nous inspirerait une profanation de sépultures.

Un vrai calvaire que ce film, couplé qui plus est d'une véritable escroquerie. Honteux !