Âpre, d'une violence psychologique inouïe et sans concession, ce dernier OVNI de la planète cinéma britannique va au bout de son propos comme c'est souvent le cas dans la culture anglaise.
Bien sûr, on pourra trouver que certaines scènes vont trop loin, des errances histoire mais la propos du film se situe au niveau symbolique. Il montre froidement, sans musique jusqu'au dernier plan, comment les intrications d'une société injuste, phallocratique, sclérosée et déséquilibrée amène l'âme des femmes et des hommes à une perversion profonde, mortifère qui mène inévitablement à la solitude. Filmer d'une manière monotone, The Young Lady possède des longueurs et une manière de filmer répétitive, par choix ou par inexpérience (il s'agit du premier film de gens de théâtre) mais la force et la justesse du propos sont suffisantes pour garder le spectateur en alerte et même provoquer une réflexion sur la société l'environnant en la regardant de la manière la plus chirurgicale possible. Les brèves prises de caméra à l'épaule sont ainsi soulignées, toutes symbolisant une montée émotionnelle. Tirée à quatre épingles et à couteux tirés, une œuvre qui rappelle les peintures des maitres flamands et qui est la première bonne surprise de ce début d'année.