Assoiffé d'amour
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Ce que j'en avais entendu avant le visionnage s'est avéré : ce n'est clairement pas le meilleur Park Chan-wook.
Au cas où vous vous poseriez la question, ce n'est pas forcément un des films les plus adaptés à regarder devant son repas. En plus des rivières d’hémoglobines, on a aussi droit à quelques beaux petits bubons par-ci par-là.
C'est un peu un mélange de ses œuvres précédentes, entre le thriller bien sanglant dans le style de la trilogie de la vengeance et la bizarrrerie déroutante de Je suis un cyborg.
De façon générale, je ne suis pas très fan du bestiaire monstrueux de base vu et revu, que ce soient vampires ou zombies. Ici, les pouvoirs acquis par les personnages donnent lieu à quelques scènes plaisantes, même si je suis moins fan des sauts sans gravité assez extravagants. En revanche, j'ai bien aimé le fait que cette version des suceurs de sang n'ait pas de crocs spéciaux. Du coup, c'est un peu la galère pour s'abreuver en sang, ce qui finit par les pousser à utiliser des stratagèmes complexes pour saigner leurs victimes.
Le concept de s'inspirer de Thérèse Raquin ne marche pas très bien vu que le film ne sait pas trop se décider sur son intrigue. Du coup, les scènes de remords où ils voient le cadavre noyé du mari, qui fonctionnent assez bien dans le roman, ne font pas mouche ici. C'est franchement plus comique qu'autre chose, ce qui est même potentiellement intentionnel vu certaines scènes, mais du coup ça n'a pas vraiment d'effet. Par ailleurs, les remords des protagonistes sont assez inconsistants. Song Kang-ho est hanté par le meurtre du mari, en revanche celui de son prêtre ainé avec lequel il avait une relation bien plus développée : strictement rien à battre. De son côté Kim Ok-bin est prête à se donner la mort par proxy tels sont ses remords, mais une fois transformée en vampire plus rien à foutre, elle va gaiement trucider des quidams comme si c’était la cueillette aux champignons.
Je pense que c'est mon souci principal avec le film, on ne sait pas trop ce qu'il veut faire. Il a l'air de changer d'avis toutes les demi-heures. Du coup, malgré un bon jeu d'acteur et une direction de qualité, on a du mal à en avoir grand-chose à carrer de ce qu'il se passe. La plupart des scènes, même les plus marquantes, laissent neutre ou goguenard.
Personnellement, quand Song Kang-ho tue Kim Ok-bin, entre le bruit d'écrasement d'os de poulet, la gerbe généreuse de son gargouillement de sang et le cut sur le regard de poisson mort de la belle-mère qui gît sur le parquet, j'ai juste été pris d'un bon fou rire (je ne suis pas sûr que ce soit là la réaction escomptée, mais sait-on jamais).
Malgré certains passages assez touchants où l'on s'attache un peu aux personnages, l'effet fini par s'estomper dans les méandres de l'intrigue et de leur personnalité disparate. Bon ça s'améliore avec la scène de fin qui elle est assez belle, mais ça ne suffit pas à rattraper tout le reste du film.
Bref, c'est un film assez inégal et nébuleux. Ce n'est pas une grosse bouse pour autant, mais ce n'est pas un excellent film non plus. Verdict : 5 – Mouais.
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Créée
le 7 oct. 2021
Critique lue 46 fois
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