Thor - Le monde des ténèbres par AntoineRA
Thor : Le Monde Des Ténèbres est une pierre de plus dans le panier de la déchéance des studios Marvel/Disney. Fut un temps où Iron Man sortait sans tirer de plans sur la comète, avec quelques subtilités derrière la tête, mais en honorant le personnage. Depuis le succès d’Avengers, tout est précipité à l’excès, et souffre d’un travail bâclé. Pas étonnant qu’il y ait eu tant de disputes et "remplacements" sur le plateau du film, que ce soit côté compositeur ou réalisateur. Après le très lourdingue Iron Man 3, j’espérais que ce second épisode du Dieu nordique renfloue la galère Marvel, mais ce rythme de croisière (sortir deux films par an) les tire assurément vers le fond. Surtout quand aucun des deux n’est bon.
Là où les trailers et carnets de bord de la production laissaient entrevoir un space opera bien classe, on se retrouve avec un collage grotesque de pseudos cultures divines, vulgaire hybride de John Carter, Star Wars, Le Seigneur Des Anneaux, Man Of Steel et Power Rangers. Entre les neufs mondes, on passe donc d’un paysage bleu à un vert, puis un orange, puis la Terre, puis Asgard, tous avec leur lot de créatures en latex dignes des séries de Super sentais. Pareillement, les costumes typiques d’Heroïc Fantasy (sur Asgard) et autres accessoires culturels fantastiques apparaissent extrêmement cheap. D’ailleurs, je ne sais pas si c’est l’effet Gravity, mais il n’y a absolument aucun effet spécial qui attise l’intérêt visuel, et le film en est pourtant rempli. Malheureusement, ils sont tout simplement dégueulasses et bavent de partout (incrustations foirées, CGI non terminés,…). On sent que le film a été gonflé pour la 3D et comme reconverti en 2D par la suite (j’ai heureusement pu avoir une séance classique). Au final, c’est totalement insipide, sans personnalité et surproduit. Thor : Le Monde Des Ténèbres ne possède pas une once d’épique, ni de spontanéité. Un aspect bien trop reflété par Brian Tyler, en charge de la bande-son. Le compositeur est un tâcheron et, après avoir signé l’ennui musical sur Iron Man 3, il ressasse le cliché en crachant sur les thèmes honorables précédemment amenés par Patrick Doyle pour resservir une soupe pompeuse de clichés.
On se croirait, là encore, dans un épisode de série TV porté au cinéma sans effort d’adaptation pour le médium. Peut-être parce qu’il est réalisé par Alan Taylor, plus habitué à ce format du petit écran ? En tout cas, les scènes sont filmées de façon quelconque, sans grandeur, avec d’innombrables gros plans moches, et les plans larges laissés en charge des équipes d’effets spéciaux. Le traitement des personnages est également d’une rare lourdeur. Le parcours moral de Thor est niais et manichéen, sa relation avec Jane Foster donne des nausées, et l’ensemble du casting secondaire laisse clairement à désirer via des rôles peu intéressants et une surdose d’humour (moins que chez Stark quand même) principalement destinée aux enfants. D’ailleurs, le scénario est basique, prévisible même dans ses quelques surprises et très typique de Disney en ce sens. En l’absence d’un vilain charismatique (Malekith est tout au plus risible), on se surprend finalement à n’attendre que les scènes avec Loki – toujours un régal. Notons le caméo également très bien vu de Captain America, face à des scènes post-génériques qui ne parviennent même pas à coller une demi-molle. Ce sont finalement les meilleurs passages du film, en comptant quelques scènes divertissantes autour ; clairement pas de quoi fanfaronner. Rien d’étonnant de la part d’une compagnie désormais plus occupée à empocher les milliards qu’à construire de bons films.