Thor - Le monde des ténèbres par Enlak
Deuxième film de la phase 2 de Marvel. Comme pour Iron man 3, et comme souvent pour les suites, le héros doute. Ici Thor est partagé entre son amour pour Jane et ses devoirs envers Asgarde. Il aura fort à faire entre restaurer la paix dans les 9 royaumes, une confrontation avec son père qui montre un aspect moins sage, et un face à face avec un Loki plus ambigu avec qui l’on compatirait presque. Après son exil sur Terre qui l’a changé, Thor dévoile un côté moins impulsif et plus réfléchit.
Loki est véritablement un des points fort du film, un des rares ennemis de super-héros à s’avérer véritablement intéressant au cinéma. Dieu de la discorde, sarcastique et cynique, ses capacités à modeler la réalité, ses échanges avec Thor sont générateurs d’humour (non poussé cette fois…). Ce qui n’avait pas été le cas dans « avengers », il se montre cette fois affecté par les événements, un trouble qu’il dissimule derrière ses pouvoirs et son cynisme habituel. On le surprend même à agir de manière altruiste ! Mais Loki reste un super vilain, et si lui et son demi-frère se sont alliés pour une cause commune, il n’a rien perdu de ses vues du trône, ni de son goût pour la tromperie.
« Thor : le royaume des ténèbres » se passe d’avantage sur Asgard que le premier film. L’occasion de découvrir plus en avant cet autre monde, entre technologie avancée et côté rétro (des gardes habillés en armure avec des armes énergétiques, des bateaux volants…). Les batailles sont épiques, notamment l’assaut des Elfes noires. La scène du deuil, avec les bateaux en flammes sur la rivière et chaque asgardien laissant s’échapper dans le ciel une boule de lumière, est très belle. Ce film est aussi l’occasion de donner un avant-goût des épopées cosmiques encore jamais présentées dans les films, une sorte de prélude aux « gardiens de la galaxie » (dont la première scène post-générique dévoile les futurs enjeux).
Si dans l’ensemble l’humour n’est pas aussi poussé que « iron man 3 », l’écueil se pose sur la fin, apportant une légèreté qui casse parfois l’intensité. Pour l’instant, les films de la phase 2 ne parviennent donc pas à intégrer aussi efficacement l’humour aux enjeux dramatiques que « avengers ». D’autant que le super-méchant est très convenu, un être maléfique et puissant qui veut détruire l’univers tel que nous le connaissons, difficile de faire plus cliché… Ce n’est donc pas tellement sa confrontation avec Thor qui intéresse, mais tout ce que le super-héros doit gérer durant cette crise (son père, Loki, Jane…). Les compagnons de Thor sont à peine plus présents, surtout la guerrière que l’on aimerait moins absente, ainsi que soit d’avantage développé la romance à peine esquissée avec le fils d’Odin. Enfin, petite déception au niveau des effets spéciaux : la 3D manque parfois de netteté et les décors transpirent encore trop le numérique, ils font pâle figure face à « Gravity » ou « The Hobbit ».
« Thor : le royaume des ténèbres » est un bon film de super-héros, remplissant largement le cahier des charges du divertissement, développant d’avantage l’univers de marvel, et une suite supérieure au premier. Pourtant à côté de ses qualités, il persiste à vouloir être un divertissement familial, entre un humour pas toujours pertinent et un méchant peu intéressant. Alors qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour dépasser ce statut. Dommage. Reste un film bien sympathique.