Le changement dans la continuité Marvel
Après le succès considérable d’Iron man 3 qui inaugurait la "Phase 2" du MCU (Marvel Cinematic Universe) succès autant artistique que financier j’appréhendais un peu ce "Thor Le Monde des Ténèbres" le personnage étant toujours délicat à adapter.Avec un changement de réalisateur Alan Taylor remplaçant Kenneth Branagh, les scénaristes des Captain America en renfort le mot d’ordre est le Changement dans la continuité.
Marvel Studios s’est tourné vers Alan Taylor réalisateur de télévision très coté en particulier pour son travail à la télévision sur la série Game of Thrones pour amener un côté plus brut aux aventures du dieu du tonerre. Le film trouvant son inspiration dans des concepts introduits dans le comics par Walt Simonson celebre auteur de comics qui en son temps amena lui aussi un coté un peu plus "viking" (il est le créateur des personnages de Malekith et Kurse vilains de ce film), la démarche est cohérente.
Si il amène plus de texture et d’usure à l’univers le film reste fidèle au design du premier film mélange de viking et de SF qu’on retrouve avec plus d’ampleur l’action se déroulant essentiellement sur Asgard et les mondes de la cosmogonie nordique.Il se pose en miroir du précédent puisque c’est Jane Foster (Nathalie Portman) qui se retrouve plongé dans un monde inconnu celui d’Asgard ou le dieu du tonnerre l’a amené après qu’elle ait absorbée une source d’énergie mystique convoitée par les maléfiques elfes noirs conduit par Malekith. Le film est clairement d’une plus grande envergure que le précédent, des effets spéciaux plus conséquents donnent de l’ampleur aux royaume des dieux ainsi qu’ aux séquences d’action.Les extérieurs à Londres et en Islande (qui figure Svartalfheim le monde des ténèbres du titre) donnent un cachet visuel plus marqué que le Nouveau Mexique du premier opus.
Thor Le Monde des Ténèbres malgré son titre n’a rien de sombre et s’inscrit dans la veine fun et pop des films Marvel et joue clairement la carte du grand public ce qui pourra décontenancer ceux qui s’attendaient à un film plus « hardcore ».
L’intrigue est assez sommaire reposant une fois de plus hélas sur un "McGuffin" ici la fameuse énergie noire mais les (nombreux) scénaristes ont su lui conférer un rythme et un humour qui en font un excellent films d’aventures.Il ont concu d’excellentes séquences comme cette ‘évasion’ d’Asgard coordonnée comme un film de casse et sont parvenus à donner à la classique confrontation finale une astuce qui la distingue. L’effet d’univers partagé joue à plein (le film est après tout une suite directe d’ Avengers car on y découvre le sort de Loki) , les clins d’œil aux films précédents enrichissent les relations entre les personnages et les fans auront droit à quelques surprises et ce jusqu’à la fin de la séance.Ne quittez surtout pas la salle tant qu’il y a quelque chose à l’écran!
La mise en scène d’Alan Taylor se montre efficace en particulier dans les scènes d’action qu’il maîtrise mieux que Branagh, en atteste les deux batailles qui ouvrent le film, mais reste assez impersonnelle dans le reste du film et se distingue pas de façon fondamentale de celles des ses prédécesseurs.C’est le revers de la médaille de la méthode Marvel qui emploie pratiquement les mêmes départements artistiques afin de donner à ses films un style unifié indispensable pour que ces personnages d’horizons différents puissent partager l’affiche des films Avengers. J’ai apprécié pour ma part la technologie Asgardienne qui comme dans le comics mêlent des design vikings à une technologie SF qui est à la base de l’Asgard des comics. Le design des vaisseaux des elfes noirs rappellent celui qu’on retrouve dans la SF cinématographique moderne (Transformers-Star trek-Battleship).
Les concepteurs du film ont conscience que sa force réside dans ses personnages et font revenir tous les protagonistes du premier film qu’ils soient humains Jane Foster, Erik Selvig ( qui devient un personnage crucial du MCU ) ou Asgardiens les Warriors Three (avec Zachary "Chuck" Levi dans le role de Fandrall) ,Heimdall (le toujours charismatique Idriss Elba), Sif (Jamie Alexander) et même Frigga (Rene Russo) la mère de Thor a un rôle plus étendu (en clair elle fait quelque chose dans celui-la!). Anthony Hopkins fait bien plus qu’une apparition, les rapports d’Odin avec son fils étant très fidèles aux comics
Thor (Chris Hemsworth) et Loki (Tom Hiddleston) – on jamais beau temps àSvartalfheim
C’est bien l’évolution de la dynamique de la relation entre Thor et Loki qui constitue le moteur du film.Elle prend ici un tournant buddy-movie, Thor étant contraint de demander l’aide de son frère dont il sait très bien qu’il peut le trahir à tout moment.L’entente bien rodée entre leurs interprètes donne les meilleurs moments du film.
Chris Hemsworth a pris de l’assurance dans le rôle de Thor auquel il apporte plus de gravité nous faisant ressentir son évolution de guerrier arrogant et impétueux vers un vrai héros altruiste qui utilise autant son esprit que son marteau. Tom Hiddleston jubile dans son rôle de Loki ,qu’il maîtrise à la perfection, il est ici plus ironique et moins tourmenté que dans ses précédentes apparitions.
Les vilains qui lui succèdent Malekith et Kurse , sont efficaces visuellement mais sont plus des instruments de l’intrigue que de vrais personnages , en tout cas bien loin de leurs incarnations de papier.
Après le succès d’Iron Man 3, Thor : Le Monde des Ténébres en nous offrant un film d’aventures fun et grand public portés par des acteurs très à l’aise confirme que la Phase 2 du MCU (Marvel Cinematic Universe) est bien engagée! 7/10.