Il fut un temps où chaque production Marvel s’accompagnait d’un engouement et d’une excitation folle. Depuis quelques mois maintenant, tout cela s’envole. Je comptais vraiment sur ce Thor Raganrok pour me réconcilier avec le MCU mais les critiques dithyrambiques et quasi-unanimes m’ont mis en garde. J’ai pris le temps pour écrire la critique car j’avais besoin de réfléchir et repenser au film. Je dois reconnaître que Thor: Ragnarok ne m’a pas laissé une forte impression.
Tout d’abord, j’aimerais évoquer le gros problème chez Marvel depuis quelques temps. Marvel fait du Marvel. Et c’est bien ce que je lui reproche, comme si depuis le carton des Gardiens de la Galaxie, Vol.1 (je parle bien du 1er, pas de la déception qu’était le Vol.2), le studio se sentais obligé de reproduire la formule du succès. Malgré toutes les qualités que possèdent le film, l’humour n’en est pas une. Il est trop présent, empêchant le spectateur de prendre le film au sérieux, jusqu’à retirer toute intensité dramatique à certains moments clés (notamment l’acte final pour ceux qui l’on vu). Est-ce moi qui n’adhère plus à ce format mais je constate qu’au fil du temps, chaque grosse sortie Marvel me déçoit plus qu’avant.
Là où la bande annonce nous induisait en erreur, c’est quand à l’importance de l’arc narratif de la planète Sakaar, où Thor se retrouve face à Hulk, disparu depuis Avengers: l’ère d’Ultron. Toute cette partie ne sert strictement à rien, si ce n’est confronter les deux avengers et retourner sur Asgard accompagnés de Valkyrie et Loki. L’intrigue aurait pu être plus légère sans ces nombreuses scènes, sans grand intérêt et traînant trop sur la longueur. J’aurais préféré une mise en lumière plus conséquente sur Asgard et ce qu’il s’y passe. Même si le personnage de Jeff Goldlum, le Grand Maître, est certes sympathique, il est uniquement réduit au ressors comique du film.
Autre point négatif, l’introduction du film. Ce qui est problématique avec cette mise en situation, c’est qu’elle est trop brouillonne. L’affrontement entre Thor et Sutur mettait pourtant le film dans le droit chemin mais ensuite, entre la révélation de l’usurpation du trône par Loki, la recherche d’Odin sur Terre, la caméo inutile de Doctor Strange, la mort d’Odin avec des effets spéciaux ratés, ce sont vingt minutes dont on comprend le sens mais dont on a du mal à cerner la cohésion du montage, rapide et mal amené.
Contrairement à ce que vous pouvez penser, tout n’est pas mauvais dans le film, au contraire, certains éléments sont vraiment très bons, à commencer par l’introduction d’Hela, la déesse de la mort, sœur cachée de Thor et Loki, incarnée à la perfection par Cate Blanchett. Chaque séquence en sa présence est un véritable plaisir. Son histoire, ses ambitions, son design, tout chez ce personnage est fascinant et j’aurais tellement aimé en voir plus, en savoir plus sur elle. Après, nous sommes chez Marvel et connaissant l’histoire des comics, je pense qu’elle reviendra à un moment où un autre, ça ne peut être la fin de son personnage. C’est impossible. Car même si elle n’est pas autant présente qu’annoncée, Cate Blanchett fait un travail remarquable et elle crève l’écran. L’un des meilleurs personnage du MCU. Une de mes amies m’a même fait remarqué sa démarche proche de l’Enchanteresse dans Suicide Squad et je pense que ça doit être ce coté sexy/ténébreux qui m’a tout de suite sauté aux yeux.
Le film de Taika Waititi permet également à Thor de prendre possession de tous ses pouvoirs, offrant des séquences d’anthologie, rythmées par The Immigrant Song de Led Zepplin, et ça, c’était extrêmement plaisant à voir, mais uniquement par son coté unique et inédit. En ajoutant cela aux évolutions des personnages et la séquence d’affrontement entre Valkyries et Hela (mon autre coup de coeur), Thor: Ragnarok remonte dans mon estime et me permet de me rendre compte de l’ambition de l’intrigue principale, malheureusement parasitée par les sous-intrigues.
Au terme des deux heures vingt de visionnage, le moins que je puisse dire, c’est que je n’étais pas emballé totalement. Non seulement, ce sentiment commence à être répétitif chez Marvel, mais également parce que l’acharnement du studio a vouloir miser sur l’humour est déplaisant. Intéressant par des aspects, Thor: Ragnarok n’est pas mon film Marvel préféré et j’irais à l’encontre des critiques élogieuses qui ont élus le film, meilleure film du MCU aux cotés d’Iron Man. J’espère simplement qu’avec les sorties de Black Panther et surtout Avengers: Infinity War, Marvel saura renouer avec un certain sérieux et une intensité dramatique conséquence, qui ne sera pas martelé par une trop grande présence d’humour.