"Tic et Tac: les Rangers du Risque" était un film tellement bizarre pour une production Disney. Avec de vrais relants de comédie Stoner tellement peu courants pour un divertissement familial en général que je me devais de goûter un peu de ce film. Et dès les premières minutes, ça tabasse plutôt. Le film est véritablement cynique, mettant directement la carrière de Andy Samberg en comparaison avec celle de Tac. Montrant un Hollywood actuelle dégueulant son manque d'originalité en pondant des crossovers et des adaptations de licences essorés et en perte de jus.
Tandis que Tac vit la sauce des acteurs devant cachetonné en convention, se faisant faire de la chirurgie 3D par peur de ne plus paraitre assez jeune pour bosser et rêvant d'un retour sur scène après des décisions de carrière infructueuses. Tic vit une vie d'adulte stable mais encerclé dans un tourbillon de produits culturels tristes. Rentrant du boulot pour mater "Batman Vs E.T.". Dans les premières minutes, le film m'a envoyé du rêve. Une production Disney qui émet un sous-texte sur une industrie en perte de vitesse ? Serait-ce possible ???
Beh enfait non. Enfin, pendant les 10 premières minutes, peut-être. Mais le tout retombe comme un flan dès que l'intrigue démarre et que Tic retrouve Tac. Car nous revenons à ce genre d'adaptation qui essaie de broder un film avec une intrigue (policière ici) tout en plaçant le plus de références possibles au dessin animé pour le public des trentenaires qui comprendront et les nouveaux arrivants a qui l'ont explique. Afin que les anciens enfants s'émerveillent de voir leur héros d'enfance évoluant dans un monde avec encore plus d'héros de leur enfance. Un monde où Mickey peut croiser Musclor en allant chercher du pain.
Sauf que j'en ai clairement ras le fondement de devoir me manger des références à des films/séries/jeux des années 80 dans des films qui ont final rien de mieux à proposer. Marre de voir des DeLorean et des X-Wing pour redonner la gaule à des hommes-enfants fatigués de leur vie. Mais "Tic et Tac" est différent, il n'y a pas que des références pour des trentenaires chiants. Il y a un véritable concours en interne dans le film pour nous envoyer les caméos de propriété intellectuels les plus inattendus pour un film Disney. Allant du Sonic moche qui est passé partout sur Internet à Shrek. En passant par Randy March de "South Park" dans un spa, Butthead de "Beavis & Butthead". Sans parler des personnages étant des pastiches de choses reconnaissables, nous avons une parodie du cuistot des "Muppets" et de Beowulf du film de 2007. Des caméos qui tranche avec les publics visé par le film, ce qui peut paraitre inadapté mais que je trouve assez intéressant.
Le monde de Tic et Tac se veut aussi cynique que celui de Los Angeles, avec ses personnages de Cartoon tels des personalités du divertissement se connaissant les unes et les autres. La sociologie entre les humains et les toons de "Roger Rabbit" est présente mais sans les thèmes. Ils se croisent dans la rue, font les courses aux mêmes endroits. Ont des raggots les uns sur les autres. Ce qui fait que les crossovers du film n'ont pas les mêmes intérêts que d'autres films ayant fait des crossovers leur fer de lance. Il n'est pas là que pour brosser un portrait magnifique d'un monde où le crossover serait automatiquement qu'un merveilleux fantasme de Geek. Préférant s'imaginer un parallèle avec la vraie vie de la vérité véritable.
Autre aspect qui ne brosse pas dans le sens du poil, l'humour qui montre que le film a définitivement été écrit par des personnes habitués à un humour visant les adultes. Ce scénar, ont le doit à Dan Gregor et Doug Mand. Un duo de scénaristes qui ont souvent travailler en tandem sur plusieurs épisodes de "How I Met Your Mother" et "Crazy Ex-Girlfirend". Ce qui se sent puisque que nous avons globalement un humour parfois tellement bordeline, aux doubles sens avec des limites tellement fines que l'on rêverait d'entendre un "putain" sortant de la bouche des personnages. Des sous-entendus à la drogue, à des abus criminels violents, des allusions à des événements politiques réels. Sans parler des blagues sur les tropes de films policier, vu que l'intrigue du film est de retrouver Jack (issue de la série originale) s'étant fait enlever. Avec des vannes sur le flashback traumatique de Ellie, l'agent de Police accompagnant les tamias, impliquant "Dora l'exploratrice" et une fusillade. Le Capitaine Putty aussi, permettant pas mal de vannes sur sa forme de personnage de pâte à modeler et son travail de flic.
Le film se regarde et fait rire par-çi et par-là. L'aspect "Comédie Stoner pour gosses" reste assez solide pour rendre le film sympathique. Mais je garde mes réserves trouvant, qu'au final, le reste du film ralentit la cadence pour se ramolir radicalement et devenir une énième adaptation où les personnages doivent traquer un méchant. Où le film finit sur un message montrant que la nostalgie est cool. Et que quand même, faut pas oublier *insérer nom de licence*, c'était cool quand même. Un peu à l'instar de "Scooby", un autre film que j'avais critiqué et que je n'ai pas aimé non plus. Rien que l'aspect un poil irrévérencieux et particulier de son univers et le style d'écriture des vannes lui permet de s'élever plus haut que d'autres adaptations de propriétés intellectuelles populaires.
Loin d'être un simple produit pour gosses débiles sur ce qu'il raconte dans sa toile de fond tout en n'en restant un, "Tic & Tac" est banal dans sa forme et un peu exceptionnel dans son fond. Un film plutôt cool pour toute la famille. Enfin, surtout si vous avez prévu de regarder "Eh Mec ! Elle est où ma caisse" avec vos gosses juste après.