Retour en Syldavie

Le succès relatif de ce dessin animé tient au fait que les personnages évoluent dans une aventure inédite qui n'est pas adaptée d'un album ; c'était risqué de réaliser une aventure de Tintin sans aucun support d'album, mais d'un autre côté, ça évite les déceptions d'adaptations. J'ai découvert ce film étant encore un enfant en 1972, mon opinion aurait pu en être faussée par nostalgie, donc même si je conserve une note généreuse, je l'ai revu adulte et je suis pleinement conscient que ça a gardé un petit côté vieillot mais sympathique, l'intrigue de base est classique, l'ensemble est de facture naïve, mais c'est ce qui lui donne son charme, couplé à celui du ton seventies (notamment dans le pupitre aux gadgets de Rastapopoulos, très bondien), et ça respecte l'esprit d'Hergé, c'est l'essentiel. C'est aussi une bonne idée d'avoir situé le décor en Syldavie, où se sont déjà déroulés des épisodes parmi les meilleurs en albums.
Les personnages sont conformes à ce que l'on voit dans la BD, les nouveaux sont attachants, à l'instar des enfants Niko et Nouchka qui permettent au jeune public de s'identifier à eux, en plus avec une chanson sympa. Les voix me plaisent un peu moins : celle d' Haddock est bien, on y reconnait Claude Bertrand (qui doublait Roger Moore dans le Saint et Amicalement Vôtre), celle d'Henri Virlojeux convient à Tournesol, mais celle de Tintin est un peu trop enfantine. Au niveau de l'animation, on constate une nette amélioration par rapport à la série animée de Belvision et au film précédent, le Temple du soleil, due à des moyens plus conséquents, même si le graphisme trahit son époque de réalisation, mais les décors de fond peints à l'aquarelle sont beaucoup plus soignés.
Au final, un film agréable qui rappelle de bons souvenirs et qui traverse les générations.