Tintin et le non-mytère du BORING!

Quatorze ans après le bof Le Crabe aux pinces d'or 1947, de nombreux réalisateurs tentent de faire revenir Tintin sur grand écran. Certains réalisateurs veulent adapter un album existant mais quand Jean-Jacques Vierne se voit confier le projet, celui-ci décide de faire une intrigue originale qui fut approuvée par Hergé.

Ainsi naquit Tintin et le Mystère de la Toison d'or. Contrairement au long-métrage précédent ayant été réalisé avec des poupées animées, Jean-Jacques Vierne décida de faire le film en prises de vues réelles.

S'il fut facile de trouver des acteurs correspondant parfaitement aux personnages de la BD comme George Wilson (oui, le pôpa de Lambert Wilson) en Capitaine Haddock, Georges Loriot en Professeur Tournesol ou encore les frères Gamonal pour Dupond et Dupont, il ne fut guère évident de trouver un interprète pour notre favori reporter à houppette.

Aucun acteur professionnel ne semblant faire l'affaire, la production se dirigea vers un amateur. Après de longues recherches, ils tombèrent sur un jeune adolescent nommé Jean-Pierre Talbot. Celui-ci ressemblant trait pour trait au jeune reporter selon les producteurs, le jeune garçon fut immédiatement recruté malgré le fait qu'il n'avait aucune expérience dans le cinéma.

Le casting étant au complet, le tournage du film commença.

Que raconte le long-métrage?

À Moulinsart, le capitaine Haddock reçoit une lettre annonçant la mort d'un vieil ami, Thémistocle Paparanic. Celui-ci lui donne en héritage son navire La Toison d'or, amarré à quai au port d'Istanbul. Haddock se rend en Turquie avec Tintin et Milou. Déçu découvre que La Toison d'or est un vieux cargo délabré et sans grande valeur.

Cependant, malgré le fait que le navire semble bon pour la casse, un hommes d'affaires nommé Anton Karabine vient voir le Capitaine et lui offre de très nombres sommes en insistant pour acquérir le navire. Mais voulant respecter les dernières volontés de son défunt ami, le Capitaine refuse.

Intrigués par tant d'intérêt, Tintin et Haddock font des recherches sur les proches de Paparanic afin d'en savoir plus.

Alors que vaut ce film? Deux mots

https://www.youtube.com/watch?v=yZj57gvsX44

En effet, pour un film d'aventures, celui-ci est assez mou du genou. Pourquoi? Parce que le film est si lent qu'on en oublie qu'il y a une intrigue principale ainsi qu'un mystère à résoudre. Ce qui est ironique pour univers aussi dynamique que celui du reporter à la houppette. Certes, c'est visuellement fidèle à l'univers d'Hergé mais l'idée de l'intrigue originale ne l'est finalement pas tant que ça le film ressemblant plus à une adaptation non-officielle du diptyque d'albums Le secret de la Licorne/Le Trésor de Rackham le Rouge.

De plus, le méchant du film, Karabine, interprété par Dimítris Myrát, n'est pas très charismatique. Ce n'est rien de plus qu'un méchant cupide plus passif qu'autre chose. En effet, ce sont surtout les traîtres de l'équipage du Capitaine qui sont mis en avant...

En dehors de tout ça, Tintin et le Mystère de la Toison d'or prouve que l'univers de Tintin n'est pas fait pour les films live. En effet, quand on regarde les costumes des acteurs, on a l'impression de voir un projet de cosplay avec le budget d'une grosse production. La preuve que les adaptations de bandes-dessinées sont faites pour l'animation avant tout.

Après, le film n'a-t-il que des défauts?

Heureusement non. Si on oublie l'intrigue principale et qu'on aime les oeuvres contemplatives, on peut apprécier l'effort d'avoir voulu faire voyager nos héros dans des villes et pays n'étant pas des décors mais bel et bien dans des environnement réels. Tintin et Haddock vont en Turquie à Istanbul, cette partie est tournée dans la vraie ville d'Istanbul. Et même quand il s'agit de pays imaginaires comme le Tétaragua, le tournage au Nicaragua car il s'agit du pays ayant inspiré le nom du Tétaragua. Sans compter le fait que d'autres scènes ont été tournées en Grèce.

De plus, quand l'aventure reprend dessus, on a droit à des courses-poursuites ou des périples dangereux dans les airs.

Parlons maintenant des acteurs. Dire qu'ils sont mauvais serait de la pure mauvaise foi. Déjà, on sent que les nombreux chiens interprétant Milou ont été dressés minutieusement pour correspondre au personnage du chien malin et espiègle.

Lambert Wilson est un excellent Capitaine Haddock colérique et maladroit, les frères Gamonal en Dupond et Dupont sont très drôles. Quand à Georges Loriot en Professeur Tournesol, rien à dire. En ce qui concerne Dimítris Myrát en Karabine, c'est un peu plus compliqué. Le personnage a beau ne pas être extraordinaire, l'acteur fait ce qu'il peut pour lui donner un peu de vie et en faire une vraie menace quand le scénario lui en donne l'occasion. Ce n'est pas grand-chose mais ça reste correct.

Le véritable problème du casting est plutôt Jean-Pierre Talbot. En effet, il a beau être Tintin de façon physiquement impressionnante (et on peut applaudir devant le fait qu'il a fait lui-même la plupart de ses cascades), il n'est pas le personnage dans sa personnalité. Pourquoi? Parce qu'il passe une bonne partie du film à sourire à pleine dents plus qu'autre chose même dans les situations de danger. Résultat, on ne voit pas Tintin mais un homme semblant faire une pub pour du dentifrice pendant tout le film.

Penchons-nous maintenant sur la musique. Le fait qu'elle soit pratiquement aux abonnés absents est également l'une des raisons pour laquelle le film est si lent. Quand les mots "films d'aventures" vous viennent en tête, vous pensez à de la musique dynamique et énergique composée pour des situations dangereuses afin de faire monter l'adrénaline. Et bien ici, les seules musiques qu'on entends sont un thème de méchant faisant quatre notes et un générique pépère assez mollasson.

Bref, un film pas extraordinaire mais ayant quelques qualités pour passer un moment agréable.

Cependant, malgré ses défauts, on peut lui reconnaître le mérite d'avoir lancé la mode des films d'aventures comme le sympathique L'Homme de Rio.

[ma critique du film ici https://www.senscritique.com/film/l_homme_de_rio/critique/292441580]

Mais ça, c'est une autre histoire.