Shoot
Shoot

Film de Harvey Hart (1976)

Une poignée de salopards tiennent les rôles principaux d’un film que l’on peut qualifier de retors. En effet, en 1976, Cliff Robertson (R.I.P., old timer !), Ernest Borgnine et Henry Silva avaient déjà fait leur preuves niveau art dramatique avec des films tels que Charly pour le premier, la Horde sauvage pour le second et, disons, quelques polars italiens tels que la Rançon de la peur pour le dernier de ces messieurs.


Lors d’une partie de chasse, cinq vétérans du Viêt-Nam rencontrent par hasard un autre groupe de vétérans de la même guerre. Sans raison, cet autre groupe se met à leur tirer dessus. Nos cinq protagonistes, dirigés par Rex, ripostent et tuent l’un d’entre eux avant de prendre la fuite. Dans les jours qui suivent, Rex et ses amis se rendent compte qu’aucune enquête n’a été ouv­erte suite à ce qui s’est passé. Rex commence à penser que les types qui les ont canardés cherchent à se venger…


L’intérêt de Shoot, relativement pauvre en scènes d’action, mais riche en sus­pense, réside avant tout dans le fait de montrer jusqu’à quel degré d’irration­alité peut me­ner la paranoïa de militaires qui ne pensent qu’en terme de logique guerrière. Plutôt que d’appeler la police, ils s’arment jusqu’aux dents (on a envie de dire : jusqu’au comique !) : fusils, mitrailleuses, grenades, jeeps… Ce film a surtout le mérite de nous mettre en garde contre la logique militaire, présentée ici comme une paranoïa institutionnalisée. Si ça c’est pas du paradoxe !


(Cette critique est parue dans le magazine satirique liégeois "Le Poiscaille" en octobre 2011 :
www.lepoiscaille.be )

JJC
9
Écrit par

Créée

le 11 déc. 2015

Critique lue 766 fois

2 j'aime

JJC

Écrit par

Critique lue 766 fois

2

D'autres avis sur Shoot

Shoot
Fatpooper
8

Le premier qui tire

Quelques années avant "The deer hunter", il y a eu "Shoot". Un film un peu fou qui traite de la guerre (du Vietnam) mais aussi de la solitude de l'homme. J'ai beaucoup apprécié les personnages, la...

le 1 juin 2015

1 j'aime

2

Du même critique

Gridlock'd
JJC
10

Administrator est de retour!

Vondie Curtis-Hall, acteur de seconde zone à Hollywood et réalisateur d'épisodes de séries à ses heures, nous a livré en 1997 son premier long-métrage. Peut-être la seule œuvre réellement franche et...

Par

le 17 juin 2011

14 j'aime

2

Païsa
JJC
10

Critique de Païsa par JJC

Roberto Rossellini, figure-phare du néoréalisme italien, a mis sur pied une trilogie désormais culte sur la Seconde Guerre mondiale. Paisà en est le deuxième volet, entre Rome, ville ouverte (1945)...

Par

le 14 juil. 2013

13 j'aime

Trouble Every Day
JJC
9

Critique de Trouble Every Day par JJC

En France, Claire Denis est une des rares réalisatrices capables de faire des films qui soient subversifs à la fois sur le fond et sur la forme, ce qui n'est pas donné à tout le monde (voir à ce...

Par

le 20 nov. 2011

12 j'aime

5