Après avoir appris l'assassinat de sa copine dans le RER par des voyous, un homme va prendre de vitesse la Criminelle et faire sa propre enquête.
Tir groupé est clairement dans la vague des films post-Un justicier dans la ville, dans le genre vigilante où chacun fait sa propre justice. Le film de Michael Winner est très efficace, et celui de Jean-Claude Missiaen l'est aussi. C'est sa première réalisation, sous forte influence des policiers des années 1950, où le rôle du flic joué par Michel Constantin aurait pu être tenu par un Jean Gabin par exemple. Mais au lieu de montrer une escalade vers la violence, qui arrive forcément dans la dernière partie, le film se démarque avec une narration en flashback où le personnage de Gérard Lanvin, qui vend des habits dans des marchés, fait la rencontre de sa petite amie jouée par Véronique Jannot. Un amour passionnel, brisé par cette séparation en RER, où par jeu, Lanvin ne lui avouera pas ses sentiments car il voulait qu'elle reste avec lui. D'où le trauma, et l'envie de se venger, en menant sa propre enquête.
D'ailleurs, les trois voyous sont joués par Roland Blanche, Jean-Roger Milo et Dominique Pinon. On croise aussi Mario David, ainsi qu'une toute jeune Corinne Touzet dans le RER fatal.
Aidé par l'excellente photo de Pierre-William Glenn, le réalisateur se plait à filmer Paris et ses alentours de manière crue, avec des endroits peu fréquentables, et je me demande si Bruno Nuytten ne s'en inspirera pas pour Tchao Pantin.
Le film est assez court, à peine 80 minutes, d'où l'idée des flashback pour étirer un peu, mais ça suffit pour l'efficacité de l'histoire, et le plaisir de voir Gérard Lanvin en mode Charles Bronson.