Deuxième long-métrage de Julia Ducournau, après "Grave" elle continue son ascension dans le film de genre avec une consécration au festival de Cannes et sa palme d'or. Mais alors que vaut "Titane" ?
Voilà un film qui ne va pas vous laisser indifférent ! Un premier acte qui reprend tout d'un slasher très dur, viscéral où l'on suit Alexia qui va tuer froidement bon nombre d'inconnu(e)s. Le film montre cela de manière frontale mais aussi jubilatoire, et aussi décalée (petite pensée à ce fameux tabouret). Frontal, dur aussi par certaines scènes, le film nous éprouve !
Ensuite, le long-métrage se métamorphose vers un film plus intimiste, mais non sans tension. Drame familial, hybridation Homme/Machine, quête de paternité, et déconstruction de la masculinité (toxique)... C'est un film qui aborde des thématiques intimes, profondes, mais toujours sous le prisme du film de genre, notamment via le body horror qui va métamorphoser Alexia tout au long du métrage.
On est frappé par une maîtrise visuelle impressionnante ! Julia Ducournau nous propose des plans qui retranscrivent parfaitement la tension, la douleur, mais aussi la beauté dans ce film. On pourra dire qu'on peut se sentir mal devant certaines scènes, mais c'est bien la preuve d'une mise en scène réussie ! Et de références à des classiques du genre (Cronenberg, Lynch, Verhoeven).
Doublez cela à un duo saisissant où Vincent Lindon écrase et impressionne, de par sa puissance, mais qui peut s'effondrer en un instant, une performance qui donne beaucoup au film, tout comme Agathe Rousselle qui est parfaite en tueuse froide, implacable, d'abord incapable de nouer le moindre contact humain avant de s'ouvrir (dans tous les sens du terme) à Vincent Lindon.
"Titane" est impressionnant de par sa maîtrise visuelle, une expérience de cinéma viscérale qui se ressent intensément, mais qui souffre d'une écriture un peu légère par moment.