Un pompier retrouve son fils disparu depuis dix ans alors qu'au même moment se déroulent des crimes inexpliqués.
C'est peu dire que j'ai attendu de voir Titane, car Grave, le premier film de Julia Ducournau, m'avait beaucoup marqué par son caractère jusqu'au-boutiste, en plus d'aller dans une horreur frontale dans un cinéma français un peu frileux. Plus de quatre ans après, voici Titane, auréolé de sa Palme d'Or, de son caractère scandaleux, de ces vidéos où des gens ont vomi de partout en le voyant en salles, et ainsi de suite.... Finalement, je maintiens mes dires en disant que cette réalisatrice a de l'or dans les mains. Même si au fond l'histoire est par moments un peu décousue, je me fiche de ne pas tout comprendre si je suis emporté par l'atmosphère et c'est le cas ici ; c'est une France inconnue, sans lieu précis, où la première demi-heure est quasiment un trompe-l’œil par rapport à la suite, celle où va intervenir le personnage de Vincent Lindon. Il est d'un investissement impressionnant, tant physiquement que moralement où peu importe la nature de sa relation avec son fils qu'il retrouve, il est profondément touchant. Quant à Agathe Rousselle, qui incarne sans trop dire cet enfant disparu, elle est elle aussi marquante, où son apparence semble peu à peu se déshumaniser, comme sa première scène où elle fait du pole dance sur le capot d'une voiture, mais garde en elle une rage, quelque de très violent qui va d'ailleurs marquer les esprits sur cette première demi-heure. D'ailleurs, on retrouve dans un petit rôle Garance Marillier, l'héroïne de Grave ainsi que le réalisateur Bertrand Bonello.
Quant au message du film, j'avoue ne pas l'avoir saisi, la transsexualité ?, à moins qu'il n'y en ait pas : en tout cas, c'est bardé de références, dont la première est Crash, ou encore l'amour du giallo, avec l'appartement de Vincent Lindon où sortent des lumières rouges. Mais c'est avant tout quelque chose de l'esprit de Julia Ducournau, qui ne ressemble à rien d'autre, peut-être moins fort que Grave du fait de son caractère décousu, mais voilà une réalisatrice de genre que je vais suivre de très près.