Le film de tous les records et superlatifs. Numéro 1 au box office américain, français et mondial, Titanic a réuni tout le monde. Une fois l'effervescence passée, une petite remise au point s'impose.
Oui, la reproduction du naufrage du célèbre navire est exceptionnelle, un monument de spectacle, de suspense et d'images fortes, susceptibles de marquer les esprits pour des décennies.
Oui, James Cameron n'a rien perdu de son sens du rythme et nous fait naviguer pendant plus de 3 heures sans nous lasser et ce même si l'on connait déjà le dénouement. Oui, les acteurs sont tous parfaits et on se prend vite de sympathie pour eux.
Il est assez évident que la réussite du film est le fruit de la conjonction de ces paramètres. Par contre, on ne peut pas en dire autant du scénario qui est une sorte de Roméo & Juliette sur un bateau qui coule. Rien de bien neuf là-dedans: rencontre entre deux êtres séparés par leurs statuts sociaux (elle est riche, il est pauvre). Cela passerait pour un défaut mineur si leur histoire, qu'on connait déjà par cœur, ne durait pas 1h30. Une moitié de film plutôt tiède car sans surprises, et cela même si les comédiens forment un joli couple Jack/Rose.
Aussi cruel que cela puisse paraître, heureusement que l'Iceberg ramène le bout de son glaçon. Car à partir du moment où l'histoire bascule, le film aussi. Passé le moment du choc contre la glace, le bateau nous entraine dans un océan d'action, de rebondissements et d'émotions comme rarement au cinéma. On peut aussi apprécier le fait que Cameron utilise deux directions temporelles (le présent en 1997, et le passé en 1912) qui amplifie le caractère inévitable de la tragédie.
Passons sur la musique qui, devenue mythique instantanément, bien qu'à la longue elle peut finir par agacer par sa répétition (la chanson de Céline Dion est elle intolérable).
Le film de 1998, assurément, même s'il n'est paradoxalement le meilleur, et sûrement pas le film de tous les superlatifs.