Fin 1997 sort sur les écrans "Titanic", adaptation du célèbre naufrage par James Cameron. Le film est un véritable carton à sa sortie, raflant les récompenses, et écrasant tout sur son passage au box office : plus gros succès (hors inflation) de l'Histoire du cinéma, et en France, "Titanic" détrône même le record de "La Grande Vadrouille" ! Mais des années après tout ce tapage, que reste-t-il du film ?
Même après tout ce temps, on sent derrière "Titanic" l'audace et l'ambition délirante de James Cameron. Une reconstitution extrêmement documentée, soignée, et surtout titanesque. Si quelques effets visuels sont datés, notamment les plans larges sur le navire où les figurants numériques se voient comme le nez au milieu du visage, la plupart demeurent impressionnant. A l'image de toute la partie sur le naufrage, qui scotche toujours son spectateur sur son siège, avec ses péripéties bien trouvées et ses destructions qui prennent aux tripes (décors, maquettes, sons, tout y est !).
Et heureusement, le film n'est pas qu'une coquille vide. "Titanic", c'est bien sûr l'histoire d'amour touchante entre deux personnes issus de deux mondes différents, incarnés par les attachants Leonardo DiCaprio et Kate Winslet, qui ajouteront énormément de valeur émotionnelle au désastre. Mais "Titanic", c'est aussi la représentation de l'effondrement d'une micro-société. Pauvres vivants avec les rats, riches déconnectés vivant dans leur bulle et ne pouvant croire à la catastrophe, Enfer représenté par la salle des machines, figure divine du commandant, etc. Tout ce monde va voler en éclat au contact de l'iceberg, et personne n'en sortira indemne. L'un des rares reproches que l'on pourra faire au film est d'ailleurs une peinture un peu caricaturale des "méchants" riches (les mauvaises langues diront que Billy fait des excès de Zane...). Mais c'est un tout petit point noir d'un divertissement remarquable.
Car "Titanic" demeure une reconstitution d'une grande qualité, hautement spectaculaire, et profonde.