Soyons honnêtes : je n'attendais vraiment pas d’étincelles de ce film sur l’enfance et l’adolescence du célèbre (du moins Outre-Manche) cuisinier Nigel Slater. En effet, le cinéma nous a rarement gâté en matière de film "culinaire" : « Le Goût de la vie », « Julie et Julia » et bien d'autres... La sauce ne prend pas toujours et la sensation d’écœurement n’est jamais très loin. « Toast » ne déroge pas à la règle, même s'il y a quelques petites choses à sauver, à l'image des couleurs chaudes et agréables, quelques scènes aussi amusantes que bien senties et d'un casting impeccable que domine la grande Helena Bonham Carter, savoureuse en gouvernante puis belle-mère légèrement vulgaire. Mais l'intrigue est à la limite de la purge, se limitant la plupart du temps à une opposition assez grossière entre ces différents protagonistes, où finalement seul celui du père évolue sensiblement.
Pour le reste, on devra se contenter d’un héros peu charismatique ayant pour seul but dans la vie de cuisiner et d’une belle-mère finalement beaucoup moins antipathique que ne cherche à la montrer la réalisatrice. On a beau apprécier cette démarche consistant à ne montrer personne tout noir ou tout blanc durant 90 minutes, on ne peut s’empêcher de trouver le temps long. La raison principale est que nous nous prenons plus d’attachement pour le personnage de Bonham Carter, bien plus méritante et dynamique, que pour le jeune Nigel, ne faisant jamais aucun effort d’amabilité et de partage au point de finir par nous gonfler au plus haut point. Non pas que nous soyons pour les petits garçons modèles, mais à ce niveau d’énervement, cela devient problématique. D’autant que niveau rythme et enjeux, ça coince aussi : entre questions existentielles captivantes (Nigel réussira t-il une meilleure meringue au citron que Miss Potter ? Ce sont les candidats d’ « Un dîner presque parfait » qui vont se régaler...) et intrigues secondaires traitées à l’arrache (l’homosexualité de l’apprenti cuisinier), il n’y a rien de bien croustillant à se mettre sous la dent. Une cuisine encore une fois beaucoup trop fade pour nous passionner.