Errer dans les parcs de Tokyo telle une Amonnite...
Dès les premiers instants du film, le collage de photos en noir & blanc sur l'écran annonce la couleur (ahah): la réalisation laisse à désirer.
Amoureuse de la culture japonaise, néophythe absolue en matière de cinéma classique nippon (j'y connais mais genre RIEN), j'ai cependant toujours eu beaucoup de mal avec leurs films contemporains (que je connais un peu mieux...). Lenteur excessive, jeu d'acteur déstabilisant, naiveté du récit ou bon sentiments, réalisation... hm. En l'occurence franchement pauvre...
Et pourtant le récit de Tokyo Park (adapté d'un roman)(il ne faudrait pas l'oublier) est bon: on a le surréaliste, on a les sentiments confus, les amitiés, les amours, on a les troubles de genre et d'identité, les histoires de famille. Un scénario complexe qui s'agence à la perfection, fait matière à réflexion et ne manque pas d'intérêt.
Mais la réalisation, pauvre et inefficace, plombe le récit - l'enfonce dans une banalité proche des dramas japonais et ne permet pas au film de décoller.
On connait le jeu de Miura, tout en réserve (ahem), les interprétations des autres acteurs sont exceptionnellement bonnes (jusqu'à la "merveilleuse" scène de confession dans le bar entre Koji et son patron, moment de WTF intense). Même les thématiques, le regard porté sur les personnages est doux, et réellement pertinent.
Alors on est d'autant plus frustrés lorsque - entre deux scène fortes - s'empilent un ensemble de plans qui ruinent l'ambiance. Bien aidés, il est vrai, par une bande-originale de jazz bidon, bien trop forte, envahissante et innapropriée - musique d'ambiance dans un bar lounge cheesy où vous a trainé votre blind date catastrophique.
Un ensemble de choses donc, qui fait que l'on s'attache tout autant aux personnages qu'au récit tout en hurlant à la mort face aux choix esthétiques du réalisateur. Sérieusement mec?